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Tu mets un short ?

Messieurs, votre clim enrhume vos collègues, les femmes qui profitent de l’été pour laisser leur chair respirer n’en peuvent plus de vos bises collantes et, hélas, de vos odeurs.

Au Mucem, l’exposition Fashion folklore explore les liens de la haute couture et du costume populaire. Visiblement les (très très) riches l’ont compris : les usages vestimentaires du peuple sont source d’inspiration de leurs collections hors de prix, et l’alliance de la paille et de la soie est très hype. Plus pragmatiquement, les classes populaires de toutes les nations savent alléger les contraintes des vêtements de travail, alors que les vêtements « de soirée » visent avant tout à l’asservissement des corps. Ceux des femmes, mais pas que. 

Car voici qu’en ces temps rentrée, caniculaire comme jamais, on voit ressurgir dans nos villes ces travailleurs en chemise blanche qui suent à grosses gouttes, et mettent la clim à fond. Ils n’en sont pas encore à la cravate et à la veste, qu’ils ne remettront que plus tard, comme les symboles acceptés des travailleurs en laisse et en armure. Mais ils s’imposent, en croyant sincèrement qu’il s’agit d’une marque de respect des autres, de porter des pantalons lourds, des manches serrées au poignet, des chaussettes dans des chaussures fermées… par 40 degrés à l’ombre.

Messieurs, votre clim enrhume vos collègues, les femmes qui profitent de l’été pour laisser leur chair respirer n’en peuvent plus de vos bises collantes et, hélas, de vos odeurs. Vos mollets, vos avant-bras touffus, vos orteils, les indiffèrent au mieux, les attirent au pire (ou est-ce l’inverse pour vous ?). Bref, le temps des culottes courtes n’est pas seulement celui de l’enfance, et personne ne remettra en cause votre statut d’adulte si vous mettez un short. 

Travailleur·se·s de tous les pays, unissez-vous !

Vous ne risquez rien à vous découvrir et les femmes vous comprendront : certaines ont lutté et luttent encore pour s’affranchir des talons, des soutiens-gorge à baleines et des jupes qui empêchent de croiser les jambes. Celles qui en portent encore, voire se couvrent davantage, savent qu’elles ne peuvent courir à vos côtés après les bus malodorants qui les emmènent au boulot. Quand vous ne préférez pas la voiture, avec la clim à fond. Ou la SNCF, qui doit avoir passé un accord occulte avec les labos pharmaceutiques tant la clim y est soit en panne, soit trop forte. 

Sandales plates, short et t-shirt pour tous et toutes ! Travailleurs et travailleuses, nous vous appelons à rejoindre notre cause sur toncollegueenshort.com. Il est temps de changer de paradigme, d’arrêter les clims, de soutenir les politiciens de gauche qui étouffent sous les uniformes qu’on leur impose dans les assemblées. De sauver la planète et le système de santé français, obéré pas les paradoxaux rhumes d’été. 

AGNÈS FRESCHEL

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