C’est le fantôme de son mari que va chercher Céline (Camille Cottin) : celui qu’elle a épousé, Arto Saryan, né le 22 octobre 1968, n’existe pas pour l’État Civil. C’est son premier voyage en Arménie : elle est venue chercher à Gyumri l’acte de naissance de son mari pour pouvoir donner à leurs enfants l’âme arménienne. Alors qui est son mari, cet homme qui s’est suicidé un 21 novembre ? C’est sur les traces de ce fantôme qu’elle va parcourir ce pays qu’elle ne connait pas. Guidée par Arsiné (Zar Amir Ebrahimi), elle mène son enquête et apprend que son mari qu’elle ne voyait jusque-là que comme un pacifique ingénieur, a été un combattant : il a tué, il a peut -être été responsable de la mort de ses hommes. Céline traverse ce pays meurtri et nous le parcourons avec elle en de longs plans séquences, filmés par Claire Mathon. Ruines dans lesquelles errent des êtres, perdus, blessés. Loin de tout, elle rencontre un homme fêlé, Rob, (Denis Lavant) qui a vécu toutes les guerres, parle toutes les langues, joue du doudouk et sait des choses. Apparaît soudain, dans un reflet, le visage du fantôme, cet inconnu avec qui elle a vécu vingt ans.
Le pays d’Arto, le dernier film de Tamara Stepanyan dont on avait apprécié le documentaire Mes Fantômes arméniens, sélectionné au Festival de Locarno, représentera l’Arménie aux Oscars2026
Annie Gava





