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AccueilMusiquesUn  haut-lieu musical 

Un  haut-lieu musical 

Création et production, programmation exigeante, itinérance en montagne, le Festival de Chaillol est une aventure musicale unique

«Nous ne sommes pas un « grand » festival au sens d’Aix ou Avignon, mais nous pouvons dire que nous sommes un haut festival, explique Michaël Dian, son directeur artistique. Haut par l’altitude, mais aussi haut-lieu de la musique, espace de production et de création pour les artistes, de relations profondes entre musiciens et habitants ».

Un festival itinérant 

Pour rejoindre Chaillol en venant du Sud, il faut longer la Durance, dépasser Sisteron et sa citadelle, laisser les paysages de Giono et les douceurs de la Provence pour atteindre la Vallée du Champsaur. L’espace culturel de Chaillol et son festival y rayonnent sur une quarantaine de communes. Ici, les concerts ne sont pas achetés mais construits avec les habitants, les écoles, les associations, les Ehpad. A Chaillol, on ne consomme pas de la culture, on la vit. 

Un été entre héritage et création

La programmation 2025 invite à un périple musical où se mêlent création, patrimoine, jazz et récits. Le festival s’ouvrira sur un Prélude le 18 juillet à Saint-Michel-de-Chaillol, concert tout en douceur pour entrer dans l’été. Le lendemain, Trenet en passant, offrira une relecture audacieuse du répertoire du « fou chantant », portée par André Minvielle et ses complices le pianiste Guillaume de Chassy la saxophoniste Géraldine Laurent.

Le 21 et 22 juillet (Veynes, Montgardin), les musiciennes du Quatuor Fidelio nous transportent vers Quasi stellar (qui a l’apparence d’une étoile), sur une planète de musique de chambre liant quatuor de Ravel, premier quatuor de Charlotte Sohy (compositrice du début du XXe siècle) et Qasar, création imaginée par la franco-irlandaise Fiona Monbet. Le 22 toujours, à Ancelle cette fois, le photographe, écrivain Gérald Lucas et la clarinettiste Catherine Delaunay baladeront les amateurs dès le matin, pour un Tendre Demain.

Partir en voyage

A Chaillol, tout peut arriver, il n’est donc pas impossible de croiser un Loup Vert, celui du Julien Grassen Barbe Trio. L’animal poétique rend hommage à Chopin, Feldmann, Hancock mais aussi aux communautés juives ashkénazes d’Europe centrale (25 et 26 juillet à Tallard et Chaillol). 

Car ce Festival est un voyage. A chacun de choisir ses destinations. En Inde avec Sangata, spectacle fusion entre occident et hindoustanies, rythmes ancestraux et improvisation (23 et24 juillet à La Roche-des-Arnauds et St-Jean-St-Nicolas),  dans les Balkans avec Isabelle Courroy et ses flûtes Kaval qui composeront un Éloge à l’oblique (1er août, Chaillol), siciliennes avec les chants traditionnels de Julie Mathevet quartet qui narrent si bien la nostalgie et l’exil (4 et 5 août à Gap et La Rochette). D’autres opteront pour des résonances flamencas avec Dialectiques du compás, dialogue inédit entre le guitariste Maël Goldwaser et Frédéric Cavallin, maître des tablas (30 et 31 juillet à Bréziers et Chauffayer), Enfin, les aventuriers de contrées brumeuses rejoindront le 2 août à Tallard, O’er the Moor (par-dessus la lande) et ses huit solistes bercés de légendes celtiques fantastiques. 

Entre jazz et baroque

Les amoureux de jazz seront aussi de la fête avec le pianiste Jean-Marie Machado d’abord en conversation musicale avec Keyvan Chemirami, maître du Zarb et des percussions digitales, (8 août à Tallard), puis avec l’orchestre Danzas (9 août à Chaillol). 

Enfin, les aficionados de musiques anciennes pourront assister au récital d’orgue donné à la Cathédrale de Gap par Sarah Kim, australienne d’origine coréenne dans une sélection de pièces de Couperin, de Saint Saëns et du jeune et talentueux compositeur Grégoire Rolland (29 juillet). De leurs côtés Robin Pharo et Anaïs Bertrand feront vibrer viole et voix sur des transcriptions inédites de répertoires anciens jusqu’aux créations les plus contemporaines. (6 et 7 août La Beaune et La Bâtie neuve). Et puis, le festival se clôturera le 10 août à Saint-Bonnet avec un concert final en pleine nature.

Une tarification consciente 

Chaillol reste fidèle à ses valeurs : des jauges modestes, des lieux intimes et une tarification consciente. Chacun choisit son prix selon ses moyens, sans justificatif. Pour Michaël Dian « C’est un geste de confiance et de solidarité, pour reconnaître le travail accompli et la valeur du temps partagé ensemble, dans le silence et l’écoute. Ce qui, dans notre monde est de plus en plus rare ».

ANNE-MARIE THOMAZEAU

Festival de Chaillol
Du 18 juillet au 10 août
Hautes-Alpes, divers lieux

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