vendredi 13 juin 2025
No menu items!
Plus d'infos cliquez ci-dessousspot_img
Plus d'infos cliquez ci-dessousspot_img
AccueilCritiquesOn y étaitUn Suédois dans la ville

Un Suédois dans la ville

Le pianiste Roland Pöntinen a séduit Marseille avec un récital aux multiples facettes

Le 5 juin dernier, la Société Marseillaise des Amis de Chopin accueillait salle Musicatreize le pianiste suédois à la carrière internationale Roland Pöntinen. Connu pour ses programmes atypiques et sa capacité à faire dialoguer les époques, il a offert un récital mêlant raffinement baroque, puissance romantique et éclats hispaniques.

Dès les premières mesures, Roland Pöntinen captive l’auditoire avec Les Barricades mystérieuses, pièce baroque énigmatique de François Couperin, composée pour clavecin et à laquelle il offre la richesse sonore du piano, suivie par La Favorite, autre pièce de Couperin, tout aussi gracieuse et élégante.

Le ton s’est fait plus méditatif avec le choral Alle Menschen müssen sterben de J-S Bach, dans une transcription pour piano.

Le récital est encore monté en intensité avec la Sonate n°26, Les Adieux, de Beethoven. Dédiée à l’archiduc Rodolphe d’Autriche, contraint de fuir Vienne lors de l’invasion napoléonienne, chacun des trois mouvements a été subtilement titré : L’Adieu, L’Absence, Le Retour. Roland Pöntinen en a offert une interprétation expressive, alternant tension dramatique et lyrisme intime avec une remarquable précision.

La première partie s’est achevée avec l’immense Balade n°4 de Chopin. Pöntinen n’a pas le Chopin mièvre, évanescent ou éthéré, il a proposé un Chopin particulièrement incarné, véloce et puissant, correspondant bien à cette œuvre de maturité du Polonais.

Après l’entracte, cap sur le XXe siècle avec deux Études-tableaux et deux Préludes de Rachmaninov, composés en exil dans lequel le pianiste suédois déploie une large palette sonore fidèle à la mélancolie contenue du compositeur russe.

Le récital s’est clôturé sur une note flamboyante avec deux œuvres espagnoles : Jerez d’Isaac Albéniz, compositeur romantique de la fin du 19 è siècle et El Pelele, d’Enrique Granados. Inspirée d’une estampe de Francisco de Goya, cette pièce dépeint une scène populaire madrilène où des jeunes femmes s’amusent à lancer en l’air une poupée de chiffon sur une couverture tendue. Pöntinen y démontre une agilité et un sens narratif impressionnant incarnant avec panache les rythmes, les accents et la fantaisie ibérique qui lui valent une magnifique ovation.

Anne-Marie Thomazeau

Le concert s’est déroulé le 5 juin Salle Musicatreize.

Article précédent
Article suivant
ARTICLES PROCHES
- Plus d'infos, cliquez ici -spot_img
- Plus d'infos, cliquez ici -spot_img

La Ligne de Crête d’Alexandra Pitz.

La plasticienne allemande est exposée à la galerie Zemma (Marseille) jusqu’au 19 juin. Alexandra Pitz compose ses œuvres dans les paysages entre la montagne Sainte-Victoire...

« Imago » : Retour au père

C’est à Deni Oumar Pitsaev, un cinéaste tchéchène exilé au Kazakhstan puis en Russie avant de se réfugier à 17 ans en France, que...