Une communion en mouvement. C’est l’expérience que l’on vit avec 360. Mehdi Kerkouche bouscule les codes traditionnels du spectacle vivant. Ici, pas de scène frontale, pas de gradins ni de quatrième mur : les huit danseurs évoluent au centre d’une tour placée sur une scène circulaire, surélevée au milieu du public. Une scénographie à 360 degrés. Ce dispositif place chacun sur un pied d’égalité – danseurs et spectateurs – tous debout, libres de se mouvoir, d’observer, ou même de danser.
Avec Mehdi Kerkouche, le public n’est pas passif. Il vit l’expérience en même temps que les interprètes. Cette proximité, renforcée par les intrusions régulières des danseurs dans la foule, transforme la représentation en expérience collective. La musique de Lucie Antunes, mêlant textures électroniques et sons organiques, électrise le corps. Fumée et lumières stroboscopiques, le spectacle flirte parfois avec l’énergie d’une rave, d’une transe où l’humain se célèbre dans ce qu’il a de plus instinctif.
Vibrer ensemble
Dans cette œuvre sans narration linéaire, ce sont les émotions qui guident. Colère, euphorie, tendresse ou joie : chaque tableau est une image à ressentir. Dans une scène, deux danseurs tournent autour de la tour comme les aiguilles d’une montre. L’un marche, l’autre court. Un moment suspendu qui résonne comme la métaphore du temps qui passe, renforcée par le passage du jour à la nuit pendant la représentation.
360 ne raconte pas une histoire, cela raconte l’humanité – dans ses conflits (des danseurs se battent et tombent au sol), dans sa beauté (la plateforme qui tourne sous l’effet des corps), et dans sa capacité à vibrer ensemble. Chaque applaudissement devient impulsion. Chaque vibration, langage. Une œuvre sensorielle, où le chorégraphe transforme la danse en purgatoire collectif, en miroir de nos existences.
MANON BRUNEL
Spectacle donné du 25 au 27 juin au Centre de la Vieille Charité, dans le cadre du Festival de Marseille.
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