Sur la scène du Théâtre Joliette, Marie Provence présentait La Stupéfaction, le premier texte qu’elle a écrit et mis en scène
C’est un drôle de trio qui s’empare du plateau de la Joliette. Le premier sort d’une hospitalisation après un AVC qui lui laisse quelques séquelles. La deuxième, enseignante, d’un burn-out. Et la troisième d’une relation toxique avec un homme qui a eu la bonne idée de mourir quelques jours seulement après qu’elle a eu le courage de le quitter. Tous les trois se retrouvent dans un lieu non identifié, mais qui respire la quiétude et la nature, comme l’exprimentles trois grands panneaux forestiers en fond de scène, et les décors à la géométrie réconfortante.
Cette histoire est la première qu’écrit Marie Provence, comédienne et metteuse en scène au CV bien fourni, soutenue par Les Théâtres pendant plusieurs années, aujourd’hui par La Criée et le Théâtre Joliette qui coproduisent la pièce. Dans La Stupéfaction, elle invite trois personnes qui sont à un moment de bascule dans leur vie, ou juste après. Pendant 1h40, ces derniers vont dialoguer, se retrouver, s’aider mutuellement, s’accompagner dans la reconstruction.
Mal-lettres
C’est avant tout une histoire de langage que cette pièce explore. Celui des mots, beaucoup, celui du corps aussi. Les dialogues qu’il produit deviendront un remède pour les âmes blessées sur scène. Une délivrance que le public attendra et souhaitera, tant on s’attache à ce trio (Christelle Saez, Leslie Granger et Florent Cheippe) – et tant il est facile de s’identifier à ces histoires de vie.
Dans cette pièce au rythme media-tempo, Marie Provence injecte aussi des jeux de lumières, et d’ombres ; de la musique également ; dans des scènes où les acteurs se retrouvent souvent à trois, parfois seuls, pour des longues tirades drôles, savoureuses ou poignantes.
NICOLAS SANTUCCI
La Stupéfaction a été créée du 4 au 8 novembre au Théâtre Joliette, Marseille
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