Mêler passé et présent dans un but commun pour dénoncer les anciennes pratiques esclavagistes et la discrimination ethnique qui perdure de nos jours en Colombie. Voila comment Rafael Palacios présente La ciudad de los otros, spectacle écrit en 2010 suite à la célébration du 159e anniversaire de l’abolition de l’esclavage dans son pays. Pour autant, le chorégraphe nourrit son spectacle des conditions de vie des descendants africains dans l’actuelle Colombie dont il fait lui-même partie.
Danse vitale
Sur scène, les danseurs interviennent en tant que musiciens, et témoignent de cette merveilleuse culture afro-colombienne. Une musique comme un hymne à la diversité, réunissant les sonorités afro-cubaine, brésilienne, africaine, colombienne… Issus des minorités et souvent marginalisés dans leurs pays, les danseurs animent leurs singularités, les mettent en mouvement, se montrant tantôt isolé ou jugé. Sans tomber dans une danse contemporaine occidentale abstraite, le chorégraphe allie expression et émotion, et explicite avec fluidité l’histoire qu’il souhaite communiquer. Par sa scénographie, le collectif sankofa danzafro se bat face à l’adversité des villes parfois hostiles. Cette danse vitale devient un espace de mémoire, de création, mais surtout d’un combat fraternel en faveur d’une identité multiculturelle. Cette mixité des danses et des identités, appuyée d’une musique rythmée, fait de La ciudad de los otros un spectacle puissant.
GABRIELLE SOLLIER
La ciudad de los otros a été donné les 5 et 6 avril au Pavillon Noir, Aix-en-Provence.