Dans le noir doux d’une salle attentive, Paul Anders déplie le très beau Kinoko comme un vaste livre d’images. Pendant une trentaine de minutes, chaque dessin, chaque texture, chaque son semble suspendre le temps pour mieux le faire circuler, du lever à la nuit, d’une saison à l’autre. Une petite amitié née d’objets délicatement manipulés se noue entre deux champignons – Kinoko en japonais. Pensé comme une rêverie visuelle et sonore, le récit pensé quasiment sans paroles tient en haleine les tout-petits et leurs accompagnateurs.
Sur le plateau, l’univers pop-up et les objets, s’y nichant comme des illustrations dans les pages d’un livre, deviennent des signes : couleurs des saisons, silhouettes changeantes, fragments de langage, bruissements et musiques … Le tout parle directement au sens et à la sensation. Cette forme singulière, pensée pour les plus petits (dès 4 mois jusqu’à 6 ans) sollicite l’imaginaire sensoriel des enfants mais aussi des plus grands. Un beau voyage intérieur où le temps se suspend, et où le lien se vit sans se penser. À voir sans hésiter pour les tout-petits.
SUZANNE CANESSA
À venir
Kinoko est joué jusqu’au 17 décembre au Théâtre Badaboum, Marseille.
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