C’est la première rétrospective d’une artiste femme du XXe siècle, organisée au musée d’art moderne de Marseille, en collaboration avec le musée de Dijon et la galerie Jeanne Bucher Jaeger. Un projet collectif né lorsque le musée Cantini, qui conservait deux oeuvres de Vieira da Silva (Le satellite, 1955 et Le théâtre de la vie, 1973) a fait l’acquisition en 2020 de l’une de ses premières toiles de jeunesse, Marseille blanc (1931). Cette œuvre énigmatique représente une ruine indéterminée, fantomatique, peinte à la suite d’un court séjour dans la cité phocéenne avec son mari, le peintre hongrois Árpád Szenes.
Après avoir commencé ses études à Lisbonne, Maria Helena Vieira da Silva a quitté le Portugal en 1928 pour Paris, où elle a poursuivi sa formation artistique à l’Académie de la Grande Chaumière, notamment chez le sculpteur Antoine Bourdelle. Bien qu’elle ait pratiquée la sculpture, elle se consacre, dès 1929, essentiellement à la peinture, donnant naissance à un style abstrait et géométrique, fortement influencé par Fernand Léger. À Cantini, ce sont 80 œuvres, dispersées jusque là dans des collections particulières et des institutions en France, qui vont être rassemblées dans un parcours chronologique et thématique, retraçant la carrière de l’artiste, de ses débuts figuratifs des années 1920 jusqu’aux peintures évanescentes des années 1980. Décliné en 6 sections : Début / Ossature / Exil / Perspective / Concept / Lumière. Une section sera largement dédiée à son voyage à Marseille en 1931 mentionné plus haut, source d’inspiration et moment clé́ dans la définition de sa pensée et de sa pratique picturale.
MARC VOIRY
Vieira da Silva, l'œil du labyrinthe
Jusqu’au 6 novembre
Musée Cantini, Marseille
04 13 94 83 30 / musees.marseille.fr