La parenthèse, aussi grisante et libératrice soit-elle, des festivals de l’été ne ternit jamais le plaisir de retourner dans les salles. De retrouver les plateaux de nos lieux fétiches. De renouer avec les esthétiques toujours plus transdisciplinaires et décloisonnées, assemblées avec justesse et sensibilité par les programmatrices et programmateurs. De reprendre enfin le fil des récits tissés par les artistes dont l’appréhension et l’absorption du monde contribuent à forger notre pensée, notre rapport aux autres comme à soi-même. Car lorsqu’on l’observe ce monde, on se dit plus que jamais qu’il y a besoin d’artistes et de créateurs·trices pour en traduire la complexité. À rebours des discours à l’emporte-pièce, formulés par certain·e·s responsables politiques pour déplacer notre regard, fausser notre réflexion et souvent faire injure à l’intelligence collective.
Après « la bamboche, c’est terminé », c’est au tour de « l’abondance » d’être mise au placard.
Tous en rêve !
De crise sanitaire en crise énergétique, de mesures inadaptées mâtinées d’autoritarisme en inflation à la justification douteuse, le peuple finit toujours par payer l’addition. Taxer les superprofits ? Interdire les jets privés ? Augmenter les salaires ? Quelle plaisanterie de populace ! La répartition des richesses ? Mais elle saute aux yeux… entre déjà riches ! Pour les autres, pensez à baisser le chauffage. Décidément méprisant à chacune de ses sorties, le président de la République ferait bien de décrypter le propos subtil et radical de celles et ceux qui font œuvre sur scène, dans leurs mouvements ou leurs récits.
Un mot enfin sur Zébuline. Votre titre grandit vite. Nous nous sommes activé·e·s tout l’été pour vous offrir un site internet (journalzebuline.fr) que nous espérons attractif, réactif et intuitif. Entre vos mains, cet exemplaire consacré aux saisons est le troisième numéro sur les quatre qui paraîtront chaque année au format magazine. Dès le 28 septembre, une nouvelle publication, hebdomadaire cette fois, viendra boucler notre projet éditorial de renaissance d’un journal culturel, populaire, impertinent… et indépendant du Sud-Est. Notre abondance à nous, elle est culturelle ! Et notre mot d’ordre poétique : tous en rêve ! Au spectacle comme dans la rue.
LUDOVIC TOMAS