C’est un peu comme les Folles journées musicales, adaptées à cet art exigeant au possible qu’est celui des conteurs. Il n’y a pas de filet de rattrapage, par d’effets spéciaux venant au secours d’une magie qui a du mal à se décliner, mais juste la voix, les mimiques, les expressions des visages et la saveur gourmande des mots pour construire un spectacle. Les voûtes intimes de L’éolienne ajoutent au mystère que réclament les récits où mythes et merveilleux se croisent. Inscrite dans le temps fort régional dédié aux contes, tout au long de cette semaine, la Folle journée du conte de L’éolienne a été concoctée par Florence Férin, « conteuse partenaire » du lieu et de son équipe.
La preuve par quatre
Quatre conteurs professionnels seront présents aux côtés de Florence Férin, Marc Buléon, Mapie Caburet, Kayro et Sylvie Vieville. Il suffit d’un fil à Florence Férin pour débuter le tissage d’une histoire qui sait trouver un subtil équilibre entre la poésie et l’humour, « mélange de terre fraîche et de ciel » … Marc Buléon puise dans le terreau des Mille et une nuits une grande partie de ses contes lorsqu’il ne nous convie pas à suivre les aventures multiples d’un petit bossu. Éprise de « parlures et de glanages », Mapie Caburet invoque une petite souris, peut-être celle qui s’occupe si diligemment des dents posées sous l’oreiller, et, par son entremise de sage curiosité, glane ici et là contes traditionnels et vieilles histoires. Kayro convoque auprès de lui les animaux de la savane, un « maigre lion boulimique », un « singe hyper-actif », un « porc-épic super nerveux », un « hippopotame naïf », bref, tout un peuple qui vibre aux sons de la mandole et s’extasie des chants d’oiseaux. Accompagnée d’un udu (cet instrument de musique à percussion idiophone du Nigéria en forme de jarre), Sylvie Vieville, aventurière de la parole, mêle aux histoires ancestrales, celles qu’elle a récoltées au cours de ses nombreux voyages. Autant de rencontres fantastiques avec ces biens immatériels que sont les récits merveilleux (c’est-à-dire, dignes d’étonnement) qui structurent nos imaginaires !
En « plus » délicieux, des pauses sucrées ou salées sont proposées par le restaurant voisin de L’éolienne, le Pastels World. La journée offre des moments de scènes ouvertes au cours desquelles les amateurs et amatrices, conteurs et conteuses sont invités à partager leurs histoires – il suffit de s’inscrire auprès de Florence Férin au 06 09 63 06 22.
MARYVONNE COLOMBANI
Fête de la journée mondiale du conte 19 mars, en continu de 15 h à 23 h L’éolienne, Marseille 04 91 37 86 89 / 07 68 68 60 01