Fidèle au Festival d’Avignon depuis des années, Christophe Gorlier a déjà livré deux adaptations de romans d’Arthur Conan Doyle. Cette année, il nous gratifie d’un troisième volet fermant ainsi une trilogie que jeune public et parents applaudissent sans réserve. Tout au long de la représentation de Sherlock Holmes, Archives secrètes, il faut voir le visage des enfants et des adolescents happés par l’intrigue policière que Christophe Gorlier et Frédéric Onnis débrouillent devant eux. Pas un bruit mais des souffles suspendus, des oreilles attentives aux moindres détails pour ne pas se faire avoir, pour être à la hauteur des déductions de ce très british fashion man. Il leur faudra attendre les dernières minutes pour apaiser leur curiosité, et dénouer une enquête fondue dans une empreinte ensanglantée…
Garder les codes
Christophe Gorlier respecte tous les codes du genre et alterne narration, retours en arrière et surtout scènes de pure comédie où les deux comédiens s’en donnent à cœur joie pour camper une galerie de personnages pittoresques, caricaturés par d’énormes moustaches, des perruques extravagantes et des chapeaux improbables. Soutenue par des effets sonores ironiques, installée dans un confortable décor cosy et vieillot, la représentation déroule une histoire captivante comme Conan Doyle savait si bien en tricoter et comme Christophe Gorlier a su si bien en conserver toute la saveur acide avec un vrai respect pour l’œuvre originale extraite des Archives secrètes. Une série de nouvelles publiées en 1927, trois ans avant la disparition de leur géniteur.
Jean-Louis Châles
Sherlock Holmes, Archives secrètes se tient jusqu’au 29 juillet au théâtre de L’Arrache-Cœur.