Zébuline. Comment explique-t-on l’engouement autour de ce rendez-vous ?
Lisa. Je pense que les gens ont envie de représenter un certain état d’esprit : celui d’être libre dans son corps, sa tête et revendiquer une identité. Se rendre visible, par la fête, la danse, le chant… et montrer qu’ils ont tous quelque chose de « cagole » en eux. Pendant le concours, on montre toute la diversité du monde au même endroit. Car il y a des concours pour tout, mais pas forcément des concours où tout le monde peut se retrouver et se rencontrer. C’est aussi un rendez-vous qui prône des valeurs d’inclusivité qui sont aujourd’hui importantes.
Comment va se dérouler la prochaine édition ?
Ça commence avec une performance libre, de cinq minutes : de la danse, pôle dance, du cirque… cette année on aura aussi des échasses, ça va être incroyable. Suite à ça on choisit trois personnes pour l’épreuve du discours, on élit la gagnante, et on fait la fête tous ensemble pour célébrer.
Quel profil ont les candidat·e·s ?
Il y a vraiment de tout. Certaines personnes veulent à terme vivre de la scène, et d’autres qui le font à coté par plaisir. Dans tous les cas, on ne valorise pas forcément les personnes déjà installées. On promeut ce que la personne transmet comme énergie, plus que la prestation artistique. Certains membres du jury vont regarder l’authenticité, le second degré, moi je regarde l’intention. Mais même si on joue le jeu à faire des retours, on n’est surtout pas là pour les clasher..!
La Cagole Nomade Party était en tournée en septembre dans plusieurs villes françaises (et en Suisse). Doit-on comprendre qu’il y a des cagoles un peu partout ?
Si on s’appelle Cagole Nomade ce n’est pas pour rien ! Oui l’esprit vient d’ici mais il est en mouvement, se balade. L’idée n’est pas de rester figé mais de s’ouvrir, et de pouvoir aller chercher les cagoles qui dorment en chacun de nous. La cagole est internationale, il y en a partout dans le monde ! Je trouve ça beau en tant que marseillaise de valoriser ce terme qui a longtemps était méprisé dans la société. Que n’importe qui puisse dire « je suis une cagole et fière de l’être ».
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR NICOLAS SANTUCCI
Miss Cagole Nomade
9 décembre
Espace Julien, Marseille