La scène nationale a pris l’habitude, dans ses deux pôles de Toulon et Châteauvallon, de proposer des temps thématiques, les Théma, autour de sujets déclinés en spectacles, concerts, expositions et conférences, mais aussi en activités partagées en journée. Ainsi il sera possible de faire du yoga avec la chorégraphe Marine Chesnais, juste avant son duo Habiter le seuil (les 14 et 15 mars) écrit autour de sa rencontre avec des baleines à bosse.
On pourra aussi parler des cachalots de la disparition de la diversité marine avec la militante écologiste Camille Etienne, des secrets des abysses inexplorés, du génie des animaux marins avec le naturaliste Bill François. On pourra aussi, ou pas, aller écouter Sylvain Tesson et son apologie misanthrope de la solitude du navigateur. Une grande exposition sur les Travailleurs de la mer, d’Aglaé Bory, se déploiera dans le hall du Théâtre Liberté : la photographe humaniste a cherché à capter la beauté de ces métiers passionnés, et difficiles. Les enfants ne seront pas en reste avec un animé de Masaaki Yuasa sur Hinako une jeune surfeuse, et 20 000 lieux sous les mers, avec marionnettes, machinerie féérique et acteurs, mis en scène par Christian Hecq et Valérie Resort (les 15 et 16 mars).
Naviguer dans l’Histoire
Le 12 mars un spectacle de Jeanne Mathis : accompagné d’un repas, conte en musique Le voyage d’O au fond des mers à travers les siècles, des océans caribéens ou glaciaires jusqu’aux mers de plastique. Avec Vanish (le 13 mars) Lucie Berelowitsch adapte et met en scène le récit de Marie Dilasser Océanisé.es : Rodolphe, parti en navigateur solitaire, disparaît…
Quant à Christophe Perton, il confie à Stanislas Nordey (du 19 au 23 mars) une traduction libre de De rerum natura par Marie NDiaye. Le best seller épicurien de Lucrèce, illustrée d’images maritimes contemporaines, devient un Evangile de la nature, poétique et puissant, où le comédien tournoie dans les cercles d’images et de son des atomes que décrivait le philosophe latin, affranchi de l’idée d’une force divine qui gouverne la nature, conscient de son mouvement propre, cohérent, continu, où l’homme est inclus. Et qu’il détruit aujourd’hui comme s’il en était le maître.
AGNÈS FRESCHEL
Passion Bleue #4, Du 12 au 29 mars Scène nationale Châteauvallon-Liberté Toulon, Ollioules