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[Festival d’Avignon] Dans le cercle avec Boris Charmatz

Du 29 juin au 1er juillet au stade de la Bagatelle, le danseur et chorégraphe proposait CERCLES. Une réflexion sur les danses circulaire réunissant des amateurs comme des professionnels

Ils tournent comme un seul homme au centre d’un cercle blanc tracé sur la pelouse du stade de la Bagatelle d’Avignon. La synchronicité n’est pas parfaite, mais le cœur y est. Et en ces temps politiques sombres, la joie des participants de danser ensemble est contagieuse. CERCLES a été créé le 29 juin pour le Festival d’Avignon. Le pari du chorégraphe Boris Charmatz était un peu fou : réunir 200 personnes, danseurs professionnels de la compagnie du Tanztheater Wuppertal qu’il dirige, et des amateurs volontaires, pour réaliser sur place des danses circulaires.

Une recherche collective

Les spectateurs sont invités à participer à l’échauffement avec la troupe, à s’asseoir dans l’herbe au plus près des danseurs, à circuler autour d’eux. Pas de scène ou de gradins : Boris Charmatz aime nouer des relations horizontales entre danseurs et public. Ce dernier assiste aux séquences chorégraphiques qui s’élaborent en direct, le processus créatif est mis à nu. L’atelier mêle des moments de recherches tâtonnantes où chacun apporte sa contribution, et des temps de répétitions sur des mouvements de danse contemporaine déjà assimilés par la troupe qui s’est retrouvée dès le 26 juin pour travailler. La danse circulaire, pratiquée dans toutes les civilisations, serait le reflet de la société. Comment faire corps ensemble malgré les différences de conditions physiques, d’âge, de cultures, et à si grande échelle ? « Si les danseurs s’écartent, la chaîne se rompt. C’est une société fragile » affirme Boris Charmatz.

Danser à l’infini

Pendant près de deux heures, les danseurs réitèrent les mêmes mouvements chorégraphiques sur des musiques techno du groupe allemand Meute. La boucle à la fois temporelle et spatiale est hypnotique : les danses sont circulaires et reviennent toujours à leur point de départ. Le corps est mis à l’épreuve et repousse ses limites dans cette répétition infinie des mêmes gestes. Le rapport à la temporalité de Boris Charmatz est presque obsessionnel : comment faire durer le plus longtemps possible une danse, et pourquoi décider qu’elle devrait s’arrêter ? Son travail avec CERCLES embrasse le passé des danses traditionnelles, le travail au présent, et le futur d’une compagnie à dessiner. 

CONSTANCE STREBELLE

CERCLES a été donné du 29 juin au 1er juillet au stade de la Bagatelle, Avignon
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