Il Giardino delle mele d’oro (Le jardin aux pommes d’or) est une œuvre commandée par l’ensemble Musicatreize au compositeur Gianvincenso Cresta, l’un des compositeurs les plus actifs de sa génération. Son catalogue comprend, outre de nombreuses pièces solistes, des œuvres pour ensembles, voix, orchestres et électronique. Sa musique est régulièrement jouée dans les festivals les plus importants d’Europe. Pour l’interpréter, l’ensemble vocal sera accompagné par les musiciens italiens d’Orfeo Futuro, spécialistes de l’interprétation baroque sur instruments historiques dirigés par Gioacchino de Padava avec la présence du violoniste à la carrière internationale Francesco d’Orazio.
Des rives de la Méditerranée à l’Adriatique, Musicatreize va voyager vers la côte des Pouilles et ses villes somptueuses pour trois concerts italiens. À Marseille, une seule date est prévue : le 23 octobre. Autant dire que cette soirée est immanquable. Autour du Jardin aux pommes d’or, on pourra entendre des œuvres du répertoire italien mêlant, pièces sacrées et profanes, musique ancienne comme celle de Claudio Monteverdi ou de Pietro Andréa Ziani et contemporaine avec le Canto della tenebra de Luca Antignani, (1908-1988) ou Tre canti sacri de Giacinto Scelsi,compositeur vivant. « C’est une œuvre que nous adorons, s’enthousiasme le chef Roland Hayrabédian. Nous avons commencé à la chanter au tout début de Musicatreize et nous la réinterprétons toujours avec une joie immense. »
En répétition
À deux jours du concert, les chanteurs sont réunis salle Musicatreize pour une dernière répétition avant l’arrivée le lendemain des musiciens italiens. La séance de travail porte sur le spirituel Beatus Vir de Claudio Monteverdi : « Un véritable génie précurseur du baroque qui a introduit la basse continue dans ses compositions » explique Roland Hayrabedian. Regroupés en cercle par pupitres, soprani, mezzos, alti, ténors et basses lui font face. Si la joie et la bonne humeur sont au rendez-vous, le chef ne laisse passer aucune imperfection. Il recherche avec obstination le son juste, la beauté, la pureté. Dans les aigus, Les sopranes dialoguent avec les ténors, les basses répondent aux alti. Les chanteurs font et refont en suivant avec précision les indications d’un chef bienveillant mais qui ne lâche rien tant qu’il n’a pas obtenu la juste interprétation qu’il attend… Et le résultat est là : les voix s’harmonisent, les pupitres se fondent, vibrent d’un même souffle et battent d’un même cœur.
ANNE-MARIE THOMAZEAU
Le jardin aux pommes d’or
23 octobre
Salle Musicatreize, Marseille