Mathilde Dromard, qui est aussi chanteuse, a écrit le texte et partage la scène avec Veronika Soboljevski, qui est aussi violoncelliste. Avec la Compagnie du I (Avignon), on sait que la musique va être là, le rire aussi, jamais moqueur, la tendresse. Madame, présenté en sortie de résidence d’une semaine à la Distillerie [Lire nos entretien avec Christophe Chave, directeur de la distillerie, ici et ici], n’est pas encore tout à fait prêt, on y jette un coup d’œil sur le texte posé sur la table, il y a quelques petits trous de rythme, et pourtant tout est lumineux. Cette femme adulte qui cherche à savoir qui est vraiment sa grand-mère ; cette absence et ce deuil de la mère, de la fille, entre elles ; ces manières différentes d’être femme quand deux générations vous séparent ; ce qui se transmet, au-delà de la tarte aux oignons, la « tarte aux larmes » ; ce que l’on tait surtout, d’un amour perdu qui n’était pas le grand-père, de frustration d’accomplissement personnel, professionnel pour l’une, de sentiment amoureux, maternel pour l’autre.
C’est avec la musique qu’elles se trouvent, qu’elles se connaissent le mieux, et leurs duos vocaux sont très réussis. De même que le passage entre leurs personnages et leurs paroles de comédiennes complices, qui entrecoupent parfois la fiction. Mais le plus impressionnant reste la façon dont Mathilde Dromard joue la vieille dame, empêchée physiquement, puis retrouvant sa jeunesse quand elle la raconte, la revit, d’un geste… Subtil !
AGNÈS FRESCHEL
Madame a été présenté en sortie de résidence publique le 29 novembre à la Distillerie d’Aubagne
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