mercredi 17 décembre 2025
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Du jazz comme au cabaret

Le Théâtre de l’Œuvre accueillait un quartet d’enfer ce 9 décembre, où Reggie Washington faisait son retour à Marseille pour une soirée qui alliait jazz, groove et funk

Reggie Washington, américain installé en Belgique il y a quelques années, est connu pour sa dualité basse/contrebasse, et ses multiples projets dont Black Lives – from Generation to Generation. Sur la scène du Théâtre de l’Œuvre ce 9 décembre, il est rejoint par le redoutable batteur Gene Lake, le brillant guitariste David Gilmore ainsi que le saxophoniste phénoménal Ravi Coltrane – fils de John et Alice Coltrane. Des artistes dont les chemins se sont déjà croisés il y a plusieurs décennies, aux côtés de Wayne Shorter, Herbie Hancock, Roy Haynes ou Joe Zawinul. C’est donc un quartet complice, lié par une longue amitié, qui s’avance sur scène.

Une ambiance vintage, sous lumières rouges et tamisées, tel un cabaret de jazz, accueille un public très enthousiaste. Avec le cool d’un vrai jazzman, Reggie introduit le groupe soulignant la joie de se retrouver en live. Ensuite, il se lance dans un solo à la basse électrique, pleine de groove aux sons durs, instaurant le riddim avant qu’il soit rejoint par ses compères où le saxophone surgit en trémolos.

Explosif

Les spectateurs sont alors emportés dans une effervescence jazz, moderne et funk alternant des morceaux tantôt énergétiques tantôt doux où brillent chaque musicien. Ravi fait sonner de manière flamboyante le saxophone ténor avec des envolées de notes dans les aigus tel une trompette. Lors des solos nerveux de Gene, il apporte une touche d’électricité à l’éruption chaotique de la musique en les agrémentant d’ornementations. À la guitare, David navigue entre douceur et des solos emportés, démontrant toute sa virtuosité technique et sensible. Lors d’un morceau funk où Reggie joue avec brio un walking bass entraîné, le guitariste dévoile une magnifique descente chromatique en accords avant de repartir en furie.

Ces moments explosifs sont contrebalancés de morceaux plus reposés : Ravi joue d’un ton mélancolique et empli de soul, au point que son instrument semble presque chanter. À la batterie, Gene adoucit l’ambiance avec ses balais, et David joue une boucle au rythme souple qui installe une nappe sonore pour une ambiance envoutante et planante. Ils interprèteront par exemple Lawns de Carla Bley, un morceau d’une sonorité légère et chaleureuse que Reggie a découvert avec ses élèves et dont il est tombé amoureux. Le concert se termine par des acclamations et une standing ovation d’une foule extatique : un succès retentissant.

LAVINIA SCOTT

Concert donné le 9 décembre au Théâtre de l’Œuvre, Marseille.

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