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À la Cité de la Musique, le blues saharien de Sidiaz

Soirée de folie à La Cité de la Musique de Marseille pour le concert de Sidiaz, un groupe inclassable et enthousiasmant

Un périple entre blues du Mississippi, rock’n’roll et musiques traditionnelles du désert. C’est ce que propose le groupe Sidiaz emmené par son chanteur et compositeur Salaheddine Zaidi qui, innovant et curieux, puise à de multiples influences. La première chanson plonge le public dans un rock qui semble tout droit sorti des années 1970, étrangement planant comme un morceau de Led Zeppelin. Les textes, eux, sont en arabe dialectal et poétique. Car si la rythmique est pop, les mots évoquent l’éthique du nomade, les vastes étendues désertiques, la sensibilité, la fragilité de la vie, l’humanité. Pas une once de colère ou d’agressivité dans le jeu des trois musiciens qui évoluent dans une fluidité évidente. Salaheddine, aux yeux de velours, au sourire d’une douceur infinie, presque timide, à la verticalité un peu raide, semble presque s’excuser d’être là et surpris de l’immense reconnaissance d’une salle rapidement débout. 

Sidiaz a le groove partageur et fait participer le public qui tape les syncopes avec les mains et chante même, comme dans le morceau Zeina quiévoque la beauté d’une nuit étoilée. L’excellent et puissant batteur Charly Guérin – on pense parfois à Larry Mullen Junior, le batteur de U2 – impose le rythme, l’énergie, chaloupé par la basse de Lucas Zemmour. Avec sa guitare électrique et sa voix qui s’élève vers le ciel comme dans une transe, Salaheddine Zaidi donne la touche orientale à l’ensemble. Les morceaux s’enchaînent, issus du blues le plus pur mais aussi d’un répertoire de musiques traditionnelles des Gnawas ou des rythmes à cinq temps des Aïssawa (confrérie soufie marocaine qui développe une forme musicale rituelle typique de la ville de Meknès), et même du chant grégorien. À la dernière chanson, Nour (la lumière), la guitare prend des sonorités de oud, la voix s’élève dans le ciel comme une transe. La salle, chante, danse, tape dans les mains, énivrée de chaleur saharienne. 

ANNE-MARIE THOMAZEAU

Concert donné le 16 novembre à la Cité de la Musique de Marseille.

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