Vidéos numériques et poétiques, le festival Instants Vidéo est à chaque édition, tel un recueil de poèmes, introduit par un titre. Petit florilège : L’homme est terre qui marche (2008), Tu me voulais vierge, je te voulais moins con ! (2015), Brûle ta propre patience (2016), Nos désirs font désordre (2017)… Des résonnances rêveuses et combatives dont chaque artiste invité peut se saisir ou pas. Cette année c’est : …devant une phrase inutile.
Rencontres internationales
Cœur du festival, les rencontres internationales se déroulent à la Friche la Belle de Mai, du 9 au 12 novembre. En ouverture, une programmation d’art vidéo concoctée par quatre groupes de personnels et usagers de plusieurs structures sociales. Elle est suivie de l’inauguration de A moment, installation du duo d’artistes belge Guido’Lu, adepte des détournements d’images et d’objets. Deux performances clôturent la soirée : ChimesEra#1.3f de Paul Jacques Yves Guilbert, et La Bulle non alignée, show audio-vidéo live sur bulle géante de Denis Cartet.
Parmi les diverses propositions qui rythment ensuite ces rencontres, à noter l’exposition (du 10 novembre au 22 janvier) au cinquième étage de la Tour Panorama de dix-neuf installations vidéos, dont la plus courte (1 minute), The passing d’Eve Provost Chartrand, évoque un décès maternel et la transformation du corps mort en énergie. Quand la plus longue (30 minutes), Intelligent Design d’André Goldberg, se penche sur la façon dont les créationnistes cherchent à donner des fondements scientifiques à la Genèse. Dans les différentes programmations, on relève Seuls les chiens peuvent gagner (11 novembre), hommage – carte blanche au festival Image Contre Nature, en compagnie de deux de ses co-fondateurs Hélène Bez et Claude Ciccolella. Ainsi qu’une sélection de huit vidéos d’artistes émergents palestiniens (le 12, à 22 heures) par la biennale d’art vidéo et de performance /si:n/. Du côté des performances, il y a Video Hearings – Anhörungen (10 novembre) concert-vidéo de Rochus Aust et du Quintet LTK4 (avec une trompette de 12 mètres !), Pauvre Baudelaire (le 11) hommage insolent à la poésie, performé par Jules Vipaldo, et Influences (le 12) de Sarah Violaine, traitant des thématiques du corps porteur d’images, de symboles et d’interprétations.
Constellation Poétronique
Avant et après les rencontres, du 21 octobre au 4 décembre, une série de rendez-vous forment ce que Instants Vidéo appelle la « Constellation Poétronique ». Ce sera notamment à l’École supérieure d’art d’Aix-en-Provence, une rencontre imagée avec Alessandra Arno (2 novembre) qui parle de la nécessité de mettre en lumière l’art vidéo réalisé par des artistes femmes et queer de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord). À Nice, du 2 au 4 décembre, une exposition dans une chambre de l’Hôtel Windsor, sur une invitation du festival Ovni. À Milan (du 16 novembre au 1er décembre), une programmation visible à [BOX], Videoart project space, et en ligne sur Visual Container TV. À Ispahan, en Iran, dans les galeries Safavi House et à Aknoon Gallery, une sélection d’œuvres d’artistes françaises qui fera écho à l’affirmation « Les filles elles respirent sous l’eau ». Et à Gaza, à l’Institut français, une projection internationale suivie d’une discussion en visioconférence.
MARC VOIRY
Instants Vidéo Jusqu'au 4 décembre Divers lieux dans la région et ailleurs instantsvideo.com