mercredi 19 novembre 2025
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[AFRICAPT] Promis le ciel

Le deuxième long métrage d’Erige Sehiri qui avait fait l’ouverture d’Un Certain Regard au Festival de Cannes 2025 et obtenu 3 Prix au Festival d’Angoulême a été présenté en avant -première à Africapt en présence de la réalisatrice.

Promis le ciel. Pour qui ? Pour cette fillette immergée dans un bain moussant doux et bleuté autour de laquelle s’affairent trois femmes noires, lui posant des questions, la rassurant. La fillette (Estelle Kenza Dogbo) évoque un bateau renversé, un homme avec des couteaux « Tout est cassé » répète t-elle. Elles doivent trouver une solution pour la fillette. C’est ainsi que commence le nouveau film de la Tunisienne Erige Sehiri, dont on avait apprécié le précédent, Sous les figues (https://journalzebuline.fr/une-jeunesse-mi-figue-mi-raisin/) Ici, c’est autour d’une communauté de femmes subsahariennes qui tentent de trouver leur place en Tunisie que se construit le film.  Trois Ivoiriennes. Une pasteure, (Aïssa Maïga) ancienne journaliste, Aminata qui se fait appeler Marie, a rassemblé la communauté dans son  Église de la persévérance, un culte catholique et un centre d’aides. Avec elle, Naney (Déborah Christelle Naney ) qui l’aide mais qui trafique avec un ami tunisien, Foued (Foued Zaazaa ),  espérant faire venir sa fille qu’elle n’a pas vue depuis 3 ans. La plus jeune, Jolie  (Laetitia Ky) étudiante, en règle avec ses papiers, pense surtout à ses études et voudrait être plus indépendante. La caméra de Frida Marzouk les suit de très près, captant sur leur visage toutes les émotions : espoir en un avenir meilleur, crainte et doutes quand les rafles de subsahariens s’annoncent. Scènes de la vie quotidienne, moments de ferveur quand Marie prêche et que toutes les femmes de la communauté prient et chantent : instants d’allégresse quand on danse, oubliant qu’on est loin de son pays et que la Tunisie n’est pas vraiment une terre d’accueil. Et lien entre les trois, la petite Kenza, l’enfant qu’on voudrait garder dans la communauté, ce qui pourrait être un risque pour Marie, Kenza qui ramène le sourire sur leur visage quand elles sont tristes, celle qui interroge les liens brisés, la maternité, l’avenir. Autour de ces trois femmes, gravitent des hommes, le propriétaire de la maison (Mohamed Grayaâ) assez indifférent à leur sort, Foued qui subit la crise économique comme bon nombre de Tunisiens, Noa, l’ami aveugle de Marie qui l’interpelle sur son projet de ne pas remettre Kenza aux autorités : Tu ne peux remplacer un enfant par un enfant »  dit –il à cette mère qui a perdu sa fille. Un moment très émouvant.

« On m’a promis le ciel, en attendant je suis sur la terre, à ramer. » chante le groupe Delgres.  Certes, elles rament ces trois femmes dont Erige Séhiri fait le portrait  dans ce film choral à l’image soignée, souvent bleutée, superbement interprété par Aïssa Maïga, Déborah Christelle Naney, Laetitia Ky et la petite Estelle Kenza Dogbo,  mais leur force, leur volonté face à l’adversité nous donnent une vraie leçon de vie.

Annie Gava

Promis le ciel sort en salles le 28 janvier 2026

© Jour2fête

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