En 16 panneaux, l’exposition fait magistralement le tour de la question, en suivant un fil chronologique où tout se nuance et se rejoint : les chercheurs de l’ACHAC (Association pour la Connaissance de l’Histoire de l’Afrique Contemporaine) qui ont conçu l’exposition ont une approche scientifique qui énonce des faits explicites : l’arabo-oriental – c’est à dire le maghrébin, ottoman ou proche-oriental – est présent en France depuis Charlemagne et les conquêtes arabo-musulmanes qui lui sont contemporaines. Il figure une altérite que la France monarchique combat, ou avec laquelle elle dialogue et négocie, mais surtout que la France républicaine ou impériale exploite, comme combattant (les Turcos, les soldats indigènes), comme travailleurs dans l’industrie, le bâtiment ou l’agriculture saisonnière.
L’exposition met aussi en évidence la rupture historique que constitue la colonisation, qui entraîne une forte dégradation de l’image de l’oriental, et un racisme systémique. Les derniers panneaux sont ceux d’une histoire des luttes, des marches et des revendications. Mais aussi une réflexion sur les différentes représentations, artistiques et médiatiques, pour sortir de l’essentialisation coloniale.Un pas indispensable pour cesser de discriminer cet « autre » qui a toujours été là.
AGNÈS FRESCHEL
L’histoire des présences arabo-orientales en France
Jusqu’au 22 mars
Maison des associations, Marseille
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