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« Avant le soir » : Où il est question d’eau potable et de tornade verte

Les spectacles au jardin proposés, dans le cadre de L’Été marseillais, par la mairie du premier secteur de Marseille ont enfin pu commencer

Après l’annulation de la première  en raison des émeutes qui ont agité Marseille le 1er juillet les spectateurs, souvent des habitués des précédentes éditions, ont pu se retrouver dans le calme des petits squares, quand la chaleur tombe un peu, juste Avant le soir. La manifestation, conduite et orchestrée pour la troisième année par Renaud-Marie Leblanc (Cie Didascalies and co) propose pour la première fois des spectacles de danse, à côté du théâtre et de la musique, mais toujours avec des compagnies marseillaises. 1é sont au programme, pour 36 représentations jusqu’en septembre.

Sinople, la noblesse du vert

Une structure en bambou suspendue à un platane. Un homme au sol, un autre, plus loin, debout,  qui porte un grand sac à dos. Vert, le sac, verts aussi les vêtements, les chaussures. Peu à peu ils se lèvent, se rencontrent, déplient le sac qui se révèle être une immense pièce de lycra… verte, de 30 mètres. Les deux danseurs évoluent sous et sur cette pièce de tissu, la soulèvent, l’enroulent, s’y cachent, l’accrochent à un autre arbre. Le créateur est Gilles Viandier, danseur, chorégraphe, architecte. Il investit les lieux publics pour les magnifier, les habiter autrement et inviter les spectateurs à changer leur regard et leur perception. Avec son complice Gaspard Charon, il les sollicite pour déplacer le tissu, l’agiter comme une immense vague, les entraînant dans une participation généreuse.

L’enjeu est multiple. Le début du spectacle évoque l’origine du monde, les premières cellules d’algues ; puis viennent les mouvements sismiques, les danses tribales dans une nature qu’on imagine épanouie, soulignée un environnement sonore évocateur. Un son de flûte, une voix survient, celle de Clotilde Rullaud qui entraîne le public à psalmodier avec elle, dans un élan commun.

Les deux danseurs enfilent des gaines électriques vertes au bout de leurs doigts, se transformant en oiseaux exotiques. Sinople (nom de la couleur verte dans les blasons) de la Cie Promenade d’artiste délivre son message écologique, et séduit.

Potable ou pas potable ?

La toute nouvelle compagnie Le Bain Collectif s’est donné pour objectif de mettre en résonnance l’actualité politique et sociale avec un regard critique qui ne manque ni  d’humour et d’originalité. Ainsi, le sujet de l’Édito est-il choisi et préparé quelques jours avant la représentation en fonction de l’actualité.

Trois actrices et leur metteuse en scène, Anouk Darne-Tanguille, se sont intéressées ce 7 juillet au problème de l’eau, très préoccupant en ces temps de sécheresse avancée et de menace terrible environnementale. Sans décor et sans accessoires, elles évoquent aussi bien l’origine du mot « robinet » qui remonte au nom du mouton dans Le Roman de Renart, que les militantes amérindiennes pour le droit à l’eau, ou encore les récentes polémiques sur les méga-bassines et le collectif des Soulèvements de la Terre. Tout cela avec de l’énergie, des chansons, et un regard critique et lucide sur mes enjeux actuels : l’eau n’est pas potable à cause de la présence d’une substance figurant sur la liste des produits nocifs pour la santé ? Qu’à cela ne tienne : on supprime la substance de la liste … et le tour est joué !

Chris Bourgue

L’édito a été donné au jardin Benedetti le 7 juillet et sera Place Labadié le 4 août.
Sinople a été joué dans le parc Bertie Albrecht le 3 juillet et jouera le 9 septembre.
Avantlesoir.fr

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