lundi 18 mars 2024
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Bouchées doubles

Ce week-end, c’est la grande collecte organisée par Les Restos du Cœur. Comme chaque année, l’association appelle à une mobilisation d’ampleur, partout dans le pays, pour la soutenir dans ses missions de solidarité. La routine ? Pas vraiment. Les bénévoles ne savent plus où donner de la tête alors que les bénéficiaires n’ont jamais été aussi nombreux. Leur appel n’y va pas par quatre chemins : il s’agit de « faire face à l’explosion de la précarité en France ». Et le mois qui vient de s’écouler n’annonce rien de bon avec une augmentation de plus de 20% du recours à l’association par rapport à février 2022.
Si la tendance se poursuit, les Restos du Cœur distribueront en 2023 entre 150 et 170 millions de repas, contre 142 millions l’an dernier. Loin des huit millions et demi lors du lancement de la campagne par Coluche en 1985. Parmi le gros million de personnes accompagnées l’année dernière, 52% ont moins de 25 ans, 40% d’entre elles sont mineures, dont 110 000 bébés. Dans le même temps, tandis que la grande distribution et les dirigeants de l’industrie agro-alimentaire parlementent sur leurs marges, est annoncée une augmentation d’environ 10% des prix alimentaires dans les prochaines semaines. Après l’inflation des matières premières, ces gaveurs d’actionnaires nous font le coup de la crise énergétique pour justifier leurs cyniques négociations.


Trimer plus pour vivre moins
Dans le déni sur l’état de fracture réel du pays, le président Macron opte une nouvelle fois pour des éléments de langage outranciers pour tenter de défendre son infâme projet de « réforme » des retraites. Et choisit de jouer son numéro dans le décor recyclé de la France qui se lève tôt. Le message est clair : trimer plus pour vivre moins. Plus discrètement, il remettait les insignes de chevalier de la légion d’honneur à Jeff Bezos, patron glouton d’Amazon. Car pour être distingué par la Macronie, mieux vaut détruire des emplois, saccager la planète et pratiquer l’évasion fiscale que de mourir au travail.
Le 7 mars, les syndicats, soutenus par les forces politiques progressistes, appellent à l’unisson à cesser toute activité pour immobiliser le pays. Comment ne pas leur donner raison tant ce « pays », façonné par les intérêts d’une finance sous perfusion de deniers publics, doit d’urgence être mis à l’arrêt. Pas seulement pour dire non à la « réforme » des retraites mais également pour faire grandir un tout autre projet commun de société.

LUDOVIC TOMAS

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