Du 3 au 17 octobre, la 23e édition de CineHorizontes sera rouge et jaune, portant une fois encore bien haut les couleurs du cinéma espagnol. Mais elle sera bien noire aussi avec un réjouissant focus sur le polar et le thriller. Une sélection de dix films, dont trois du parrain du festival 2024, Rodrigo Sorogoyen – qui offre une master class le 13 octobre aux Variétés. Et trois d’Alberto Rodriguez qui présente Prison 77 le 10 octobre à 20 h au cinéma Le Prado. Un film carcéral en lice pour l’Horizon d’or tout comme en première française, Societat Negra (Ramon Termen), plongée dans la mafia chinoise barcelonaise, ou Isla pérdida réalisé par un invité fidèle du Festival : Fernando Trueba, inspiré ici par Hichtcock et Patricia Highsmith. Une table ronde modérée par Georges Tyras réunira le 9 octobre, à l’Alcazar, trois ténors du roman noir espagnol : l’ex-flic, romancier multiprimé, Víctor del Árbol, le poète, parolier, critique Carlos Zanón et l’écrivain Aro Saínz de la Maza. Occasion d’approfondir une réflexion sur ce genre qui nourrit de nombreux scénarii et demeure « un outil efficace d’un regard critique » sur la réalité.
Dans la « Grande compétition fiction » présidée par le producteur catalan Luis Minarro, sept films concourent dont Un Amor, le dernier opus très réussi d’Isabel Coixet. La « Compétition documentaire » convoque quant à elle la mémoire. Retour sur la vie et l’œuvre de Nicolás Guillén Landrián, premier cinéaste cubain noir (Landrián, Ernesto Daranas Serrano). Sur celle d’Antonia Singla, danseuse de flamenca sourde (La Singla, Paloma Zapata). Mémoire de trois septuagénaires qui s’interrogent sur leur conception de la féminité à travers les normes de leur époque (Memorias de un cuerpo que arde Antonella Sudasassi Furniss). Mémoire intime et collective au fil des sentiers de la montagne navarraise avec l’âne Paolo (Zinzindurrunkarratz, Oskar Alegria). Mémoire que Carme Elias, atteinte d’Alzheimer, perd (Mientras seas tú, Claudia Pinto).
Hors compétition, le « Panorama » propose des films déjà sortis comme Septembre sans attendre (Jonas Trueba) ou Emilia Pérez (Jacques Audiard) mais aussi des inédits. Ainsi, en écho avec l’année olympique, Caída libre de Laura Jou dont l’héroïne est entraineuse nationale de gymnastique rythmique.
Prélude latino
Comme pour les éditions précédentes, avant la semaine ibérique, CineHorizontes offre deux préludes cinéphiliques et festifs : cubain le 3 octobre aux Variétés, argentin le 6 à l’Artplexe Canebière. Ouvert au monde, à un public transgénérationnel, à tous les genres cinématographiques. Joyeux, jalonné de concerts, spectacles, danses sévillanes, tango et pots partagés. Généreux avec pas moins de 50 films et 16 invités : c’est ce que nous promet d’être ce festival dont la devise persiste : ¡ No te lo pierdas ! (en VF : « à ne pas rater »).
ÉLISE PADOVANI
CineHorizontes
Du 3 au 17 octobre
Divers lieux, Marseille