« L’art peut-il être politique ? » se demande le Citron Jaune, ce Centre national des arts de la rue très spécifique puisqu’il ne travaille pas dans la rue, mais dans la nature, gorgée d’eaux diverses, du delta du Rhône. De fait, l’affirmation serait plutôt celle d’un art en espace public par essence politique, dès lors qu’il interroge l’espace public et nos manières de l’habiter. Un art qui, conviant gratuitement les foules, est sujet aux récupérations politiciennes, même lorsque son contenu est subversif.
Placé au coeur de ces enjeux écologiques et politiques, ce n’est pas un hasard que le Citron Jaune réunisse les Artivistes, artistes militants, pour des débats et des performances conçus en deux temps : une ouverture le 5 octobre sur la plage de Port-Saint-Louis-du-Rhône avec Faires du chorégraphe Jordi Gali qui retrace les gestes de la pêche en mer ; une performance Cinq saisons, qui met également en scène, ou plus exactement en cabane, le rapport aux éléments.
Le deuxième temps, du 10 au 12 octobre, s’invite aussi à Arles, prend ses journées, propose de « lutter sans se cramer » dans un « laboratoire d’imagination insurrectionnelle ». Ou de faire « le récit des luttes », entre apéro, workshop, débat, concert – Akira & le Sabbat en clôture -, rencontres professionnelles de l’Office national de diffusion artistique. Avec bien des forces subversives en présence , – la FAI AR, Lieux Publics, les Suds, Pop… – et des performances, courtes, ludiques, gratuites, d’artistes arboricoles et autres humains post-covid.
AGNÈS FRESCHEL
Artivisme
Du 4 au 12 octobre
Le Citron Jaune, Centre national des arts de la rue
Port-Saint-Louis-du-Rhône, Arles