samedi 29 juin 2024
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Conclusion chambriste

La Vague Classique de Six-Fours refermait sa programmation à la Maison du Cygne en signant un accord avec la fondation Gautier Capuçon

Le 11 juin fut un temps fort du festival par sa signature avec la Fondation Gautier Capuçon d’un partenariat prévoyant de recevoir chaque année sur scène des jeunes lauréats de cette institution et ce jusqu’en 2028. L’une de ces lauréates ouvrait le concert : la jeune pianiste Karen Kuronuma qui apporta son sens de la légèreté à une Sonate de Scarlatti et sa puissance expressive à la si difficile Valse de Ravel.

Complices depuis plus de vingt ans, le violoncelliste Gautier Capuçon et le pianiste Frank Braley proposaient en concert de clôture de la Vague Classique l’intégrale des Sonates pour violoncelle et piano de Beethoven, intégrale qu’ils ont enregistrée en 2016. Suivant l’ordre chronologique de composition, les deux interprètes livraient un aperçu de l’évolution du musicien qui passe pour avoir été « l’inventeur » de la sonate pour violoncelle et piano. Si Beethoven ne jouait pas du violoncelle lui-même, il sut en exploiter les ressources expressives en inaugurant l’ère de la sonate romantique avec violoncelle.

Les deux premières sonates datent des débuts du musicien qui les dédia à Frédéric-Guillaume II de Prusse, le « roi-violoncelliste ». Le piano et le violoncelle joutent à l’envi, portés par les élans d’une jeunesse et d’une fougue qui se parent de fantaisie et d’humour. Un regard, un buste qui se penche, une note qui attend imperceptiblement l’autre… Est-ce l’intimité du lieu, la proximité avec le public, le fait de jouer en plein air? Peu importe : on a l’impression d’assister à une réunion d’amis où l’un et l’autre se cherchent, improvisent.

Le monument de la Sonate n° 3 en la majeur apporte une profondeur nouvelle, ajoutant à la fluidité du jeu une irisation de sens, offrant au violoncelle une partition magistrale à l’égal de celle du piano. La n° 4 dessine de spirituels et rapides échanges. Enfin, l’univers se teinte de propos de plus en plus graves dans la 5e Sonate, en une structure équilibrée aux amples respirations. En bis la Méditation de Thaïs de Massenet venait clore de sa poésie cette parenthèse hors de la folie de nos temps.

MARYVONNE COLOMBANI

Ce concert a eu lieu le 11 juin, Maison du Cygne, Six-Fours-les-Plages
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