Initié en 2009 par la compagnie locale Kubilai Khan investigations, Constellations s’est fait une spécialité du « geste situé », invitantt des propositions faisant écho au contexte qui les accueille. Cette 14e édition vient sonder la « météorologie des corps », confrontés aux bouleversements de nos mondes, via des propositions trandisciplinaires : danse, concerts, DJ sets, tables rondes… Ouverture en images le 18 septembre au cinéma toulonnais Le Royal, avec un programme de courts métrages coordonné par le Pan African Music, magazine musical en ligne dédié aux musiques et à la diaspora africaines. Le lendemain à l’ancien lavoir de Hyères, la danse de Delphine Mothes s’invente à partir de douze gestes inspirés d’une collection d’images, d’objets et de sons, déployés dans un espace très réduit, sur la musique live de DJ Mayday (Pieces of my heart). À La Collégiale, deux solos prennent le corps comme révélateur de son biotope : avecPersona, Kubilai Khan investigations sondeles différentes strates composant l’essence d’une identité – strates agrégées au fil de la vie, influence de l’écran sur nos postures…. Avec 3 jours, 3 nuits Louise Vanneste se fait quant à elle médiatrice de phénomènes géologiques.
Topographie et création
Après un passage par la scène nationale du Liberté le vendredi 20 (Alma Söderberg, Louis Barreau…), le festival s’immisce dans les rues toulonnaises le lendemain, investissant notamment la Tour Royale, classée monument historique depuis 1947. Dans la cour, le plasticien Germain Prévost alias IPIN révèle sa collection personnelle de matelas peints bi-goûts, pour un inédit « dispositif de sculpture scénographique mou ». Dans les jardins, on retrouve le chorégraphe Rachid Ouramdane, avec deuxormes très courtes (13 minutes à peine) : un solo jeune public de la danseuse lituanienne Lora Juodkaite (Le Secret des oiseaux), et une transe née de la rencontre avec la chamane Céline Dartanian et la danseuse Lora Juodkaite (Dans le noir on voit mieux). La nuit venue, autre expérience saisissante : originaire du quartier de Ngwaka (Kinshasa), le collectif Fulu Miziki – « son des poubelles » en lingala – pose son extravagant orchestre « éco-friendly-afro-futuristic-punk », uniquement composé de matériaux recyclés. En clôture dominicale enfin, un brunch « les pieds dans l’eau » dimanche midi, autour de réflexions sur la notion d’espace côtier et l’influence d’une topographie sur la création, avec des personnalités issues de la science, du sport, de l’art… Suivi d’un spectacle uppercut : Raw raw deSandrine Lescourant , portrait de quatre danseuses hip-hop, à 17h15 sur la dalle Pipady.
JULIE BORDENAVE
Constellations
Du 18 au 22 septembre
Toulon et Hyères
kubilai-khan-constellations.com