Le Line Ballet d’Alonzo King existe depuis plus de 40 ans et les artistes de la compagnie,majoritairement afroaméricain·e·s, portent aux États-Unis et dans les plus grands festivals d’Europe, l’idée que la danse classique et néoclassique héritée de Balanchine peut se nourrir de danse jazz. Et aussi, parfois, d’influences africaines. Avec Deep River le chorégraphe fait entendre la mémoire de l’esclavage dans du gospel chanté par Lisa Fisher, des « negro spiritual » ou le Kaddish de Ravel. Au croisement des asservissements, des dominations et des massacres, les 12 danseurs incarnent, dans un mouvement continu et virtuose, la douleur et la résilience. Une voix profonde, dont on n’est pas certains, malgré son ancrage et son classicisme, qu’elle puisse échapper longtemps à la censure trumpienne.
AGNÈS FRESCHEL
28 février
Les Salins, scène nationale de Martigues
15 mars
Théâtre de l’Esplanade, Draguignan