S’il fallait citer une spécialité marseillaise, pas certain que la bouillabaisse remporte les suffrages. Surtout ceux des porte-monnaie. Car s’il y a un plat populaire qui met toutes les bourses méditerranéennes d’accord, c’est bien le couscous.
En cinq éditions, les organisateurs de l’événement gastronomique de la fin de l’été ont pris de la graine. S’il a mitonné dans les fourneaux des grandes Tables de la Friche la Belle de Mai, le festival Kouss.Kouss s’est répandu comme une trainée de paprika dans les coins les plus épicés du plan de table marseillais. Cette année, les agapes investissent le plus célèbre toit-terrasse de la cité phocéenne mais aussi le Plan d’Aou, en passant par le centre-ville. Et c’est le piment sous toutes ses formes et particulièrement la harissa qui sont mis à l’honneur à travers une programmation à la fois culinaire, culturelle et festive. La Tunisie comme invitée d’honneur ainsi que la Colombie – l’Amérique latine étant la terre originelle du met à l’effet gustatif incendiaire – sont les deux pays aux traditions de bouche relevées choisis pour réveiller nos papilles linguales. Quelques-un·es de leurs chef·fes les plus audacieux·ses – mais aussi des producteurs, chercheurs, médiateurs – vont mettre leur savoir-faire au service d’une cuisine vivante, à la fois singulière et propice à créer du commun.
Couscous et variants
Tout commence à la Friche, berceau du festival, avec plusieurs rendez-vous haut en saveur. On ne présente plus les soirées On Air qui, bien que devenues payantes, restent un des points de ralliement festif des fins de semaine marseillaises. Les 26 et 27 août, le programme annonce plus de mille couscous, un bar à harissa et un set musical signé Bi:Pole. Dans la foulée, Belles et Toiles (28 août) propose la projection du film tunisien Une histoire d’amour et de désir de Leyla Bouzid. Pas de pause puisque le fameux marché du lundi (29 août) va prendre des airs de souk à épices avec une thématique piment et harissa. Même ambiance piquante pour la soirée « Marseille cuisine le monde » (30 août) qui verra le toit-terrasse accueillir un dîner géant avec des plats originaires de la plupart des continents, réaffirmant que le couscous et ses variants, repas transculturels, se déclinent à travers le monde.
Les échoppes sont bien trop nombreuses pour citer toutes celles qui s’associent à la manifestation dans le centre-ville. À noter que la rue du Musée, dans laquelle se situe la célèbre table du Fémina où l’on mange du couscous depuis plus d’un siècle, va se transformer à nouveau en rue du Kouss.Kouss pendant toute la durée de l’événement.
Dans les quartiers Nord, au Plan d’Aou, le Monticole, tiers-lieu cantine, sera inauguré pendant le festival dans les premiers jours de septembre. L’occasion de déguster – devinez-quoi ? – du couscous mais aussi, en partenariat avec la nouvelle médiathèque Salim-Hatubou, d’initier les scolaires aux plaisirs gustatifs et littéraires autour du piment. La rentrée s’annonce caliente.
LUDOVIC TOMAS
Kouss.Kouss Du 26 août au 4 septembre Divers lieux, Marseille kousskouss.com