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Fêtes, combats et fiertés

Le Festival de Marseille s’ouvre dans un contexte politique qu’il peut nous aider à décrypter, en affirmant que le monde est pluriel

L’affiche du Festival de Marseille annonce le programme. Elle nous place face à trois personnages queers, fier·e·s, aux vêtements et accessoires chatoyants et marins, devant la Méditerranée de tous les échanges. Même si Marie Didier, directrice du festival, l’a visiblement élaboré comme un antidote aux identitarismes qui montent, elle ne s’attendait pas à ce qu’il s’ouvre juste après la dissolution de l’Assemblée nationale, l’appel d’Éric Ciotti à une alliance avec le RN, pour se clore la veille du second tour de législatives qui vont changer le visage du pays. Pourtant le programme du Festival de Marseille se décline sans ambiguïté dans un espace de lutte et d’affirmation de nos cultures plurielles.

Au programme

La première semaine expose clairement la belle et nécessaire complexité du monde. Dès l’ouverture, Robyn Orlin chorégraphe sud africaine qui a construit son univers chorégraphique militant à la fin de l’Apartheid, se demande avec six danseurs du Garage dance ensemble et deux musiciennes de uKhoiKhoi Comment il est possible de fleurir dans un désert de sel. Une question qui se pose aux populations de la région minière d’Okiep, où les binarités de genre et d’origine, Blancs et Noirs, Hommes et Femmes, continuent de discriminer et violenter les individu·e·s. (La Criée les 14, 15 et 16 juin).

En ouverture le premier soir (14 juin) en entrée libre, un événement à la Vieille Charité : avec Aïchoucha Khalil Epi, musicien et cinéaste tunisien, nous invite à croiser la mémoire de sa grand mère Aïcha, sa musique tissée de souvenirs et d’électro pop, et mille paysages tunisiens, des rives au désert. Puis Benjemy livrera un DJ set tout aussi tunisien, où l’électronique se mêle à un piano et à des percussions orientales.

Fête encore, participative et gratuite, en partenariat avec ARTE, sur la place Bargemon le 15 juin au coucher du soleil. La journaliste DJ Aline Afanoukoé et DJ Da Vince proposent un karaoké où chacun pourra chanter sur une playlist de concerts live aussi éclectiques que cultes…

Dans L’âge des idées Yan Duyvendak, Matthieu La-Brossard et Antoine Weil explorent les relations entre les générations Z et Y et les boomers, une performance toute en dialogues et apaisements. (La Criée, les 15 et 16 juin)

Au Klap, Maison pour la danse, un double programme les 17 et 18 juin : un collectif féminin Nafaq 4 de hip-hop contemporain venu du Caire, puis Martyre de Malika Djardi où elle filme sa mère, en Ehpad, et danse avec elle.

Puis le festival donnera toute sa place aux créations d’Emanuel Gat, Benjamin Dupé, Dorothée Munyaneza. Coproducteur, diffuseur, compagnon des artistes du territoire, qui nous parlent d’ici et du monde, loin des identitarismes qui nous menacent.

AGNÈS FRESCHEL

Festival de Marseille
Du 14 juin au 6 juillet
festivaldemarseille.com
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