mardi 30 avril 2024
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Honeymoon, un amour brisé dans un monde de dingues

Sélectionné en Compétition Panorama, Honeymoon, 2è long métrage du réalisateur Enrique Otero, a été projeté le 11 novembre au cinéma Le Prado en présence de son acteur principal, invité d’honneur de CineHorizontes : Javiez Gutiérrez. A cette occasion, ce dernier a reçu la médaille de la Ville de Marseille.

Film à petit budget qui s’offre toutefois un casting de luxe avec Javier Gutiérrez, ami du réalisateur, et Nathalie Poza dans les rôles phares, Honeymoon joue sur l’antiphrase et la citation. Antiphrase parce que cette « lune de miel » est une descente aux enfers ou plutôt une fuite en avant où le miel est plutôt amer. Et citation , car HONEYMOON c’est le nom d’un motel digne de tous les road movies américains dans un nulle part qui serait lieu de cinéma.

Le couple formé par Eva et Carlos se délite. C’est le temps de l’invective et du mépris. Un weekend de la dernière chance -offert par des vendeurs de dessins animés japonais, tourne à la catastrophe dans un show publicitaire délirant, puis à la tragédie quand ils apprennent que leur fils Jonas parti chez ses grands parents aux USA est mort dans un accident. Pour rapatrier le corps, il faut réunir une somme d’argent que le couple n’a pas. Les voilà donc embarqués et nous avec, dans une course contre la montre. Un enchaînement improbable selon la logique de la chute des dominos, qui les transforme en Bonnie and Clyde, le long d’une route rectiligne semblable à la R66, filant entre des champs de blés, dans une buick de représentant de commerce.

Hors de la ligne droite main street, le secondaire devient essentiel avec ces personnages surprenants, comme dessinés pour des cartoons : la petite Chinoise mutique, l’organisateur un peu louche d’enterrements, qui donne des cours de natation à des enfants dans son funérarium avec piscine, sa copine fliquette aux amours contrariées et aux méthodes peu orthodoxes, le sordide et libidineux patron d’une casse, la mère maquerelle accueillant des activités pédophiles…

Epopée réjouissante et amorale de losers qui deviennent acteurs de leur vie et où la fin justifie les moyens; satire d’une société déshumanisante ; thriller divertissant pimenté d’humour noir ; outrances burlesques – qui feraient presque penser à notre Dupontel national ; soap opéra autour de deux sœurs rivales… le réalisateur mêle les genres, pour, affirme-t-il, « raconter l’histoire d’un amour brisé dans un monde fou »

ELISE PADOVANI

Photo @Filmax

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