vendredi 19 avril 2024
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« Insurrection », un film politique à Africapt

Le cinquième long métrage de Jilani Saadi était présenté à la vingtième édition du Festival des Cinémas d’Afrique du Pays d’Apt

Invité pour la quatrième fois au Festival des Cinémas d’Afrique du Pays d’Apt, après Où es-tu papa ? (2013), Bidoun 2 (2015) et Bidoun 3 (2018), le cinéaste tunisien Jilani Saadi présentait son dernier opus, Insurrection, Tanit de Bronze aux 32e Journées Cinématographiques de Carthage.

Ceux qui s’attendraient à des images de manifestations, de barricades, de chaos, risquent d’être surpris, voire déçus. Car ils n’en verront que quelques unes, hachées, heurtées, au début du film, rythmées par la musique d’Abdullah Miniawy. De ces images, surgit soudain un vieillard infirme sur un fauteuil roulant, que ses fils abandonnent sur l’autoroute Bizerte-Carthage après lui avoir volé ses économies. C’est cet homme tétraplégique qui nous entraine dans un road movie (qui tourne un peu en boucle) en compagnie de trois éclopés de la vie : Baya (Amina Bdiri), en tenue de soirée, mise à la porte par son mari, Mosmar (Ramzi Slim) boxeur raté, déshonoré depuis qu’un adversaire l’a poignardé et Ouled Jennet (Mohamed Hassine Grayaa), privé de sa fille par son ex-femme.

On partage aussi la nuit de deux policiers, qui, dans leur véhicule, ne souhaitent qu’une chose : ne jamais être appelés à secourir quiconque. Des personnages parfois filmés par des drones, taches de couleur dans la nuit noire où surgit tout à coup la ville de Tunis, bricolée en carton pâte, tel un trucage à la Méliès et qui fait penser à Metropolis. Un film tourmenté où il faut accepter de se laisser porter, de ne pas tout comprendre… « Je ne voulais pas filmer l’insurrection de manière romantique mais la raconter de manière chaotique… C’est au montage que tout se joue. Les effets que vous voyez n’étaient pas prévus au départ. Ma grande inspiration, c’est Bacon », précise Jilani Saadi aux spectateurs d’Apt.  

Un film très politique où sont abordés avec humour, les nombreux maux de la société tunisienne sur laquelle le cinéaste porte un regard lucide et acéré.  

ANNIE GAVA

Insurrection de Jilani Saadi a été projeté lors du Festival des Cinémas d’Afrique du pays d’Apt, qui s’est tenue du 9 au 15 novembre.

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