vendredi 19 avril 2024
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Juste une nuit : une course contre la montre

Dans ce thriller haletant, Ali Asgari dresse un portrait des jeunes femmes iraniennes, entre courage et difficultés

Fereshteh, jeune étudiante, élève seule sa petite fille et vit en colocation à Téhéran, partageant son temps entre son bébé, son travail et ses études. Quand ses parents qui ignorent sa situation de mère célibataire annoncent une visite impromptue, il reste quelques heures à la jeune femme pour confier son bébé le temps d’une nuit et faire disparaître de l’appartement toute trace de son existence : poussette, couches en stock, vêtements… Commence alors une course effrénée pour trouver une solution. Une voisine à qui elle a raconté une histoire de désinfection de l’appartement se rétracte et risque de la dénoncer, une copine, avocate qui avait accepté vient d’être arrêtée. Dans une société où règnent la surveillance et la suspicion, tout appel à l’aide est risqué.

Espoir et angoisse
Heureusement Fereshteh peut compter sur son amie Atefeh, une étudiante à la coupe punky sous son hijab, qui l’accompagne dans ce parcours haletant dans la ville. À pied, en taxi jaune, et même à quatre sur la moto de Yaser, lui qui avait refusé d’assumer la paternité et demandé à Fereshteh d’avorter. La caméra de Rouzbeh Raiga ne lâche pas les jeunes femmes, les suivant partout, sur les coursives des immeubles, dans les rues de Téhéran, dans l’hôpital où elles pensaient avoir trouvé une solution et d’où elles doivent filer à l’anglaise. Les avenues de la ville, les trottoirs où les deux amies, épuisées, s’assoient pour souffler un peu, à la nuit tombée, sont superbement filmés. 

Juste une nuit est un thriller qui nous tient en haleine jusqu’au bout, met en évidence les difficultés des femmes iraniennes à pouvoir assumer pleinement leurs choix de vie mais aussi leur énergie à vouloir le faire. Sadaf Asgari (Fereshteh) et Ghazal Shojaei (Atefeh) expriment avec beaucoup de force la détermination, l’espoir ou l’angoisse au fil des heures et contribuent à la réussite du deuxième long métrage du cinéaste iranien Ali Asgari.

ANNIE GAVA


Juste une nuit d’Ali Asgari
est sorti en salle 16 novembre
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