Un certain Lilian accueille les bénévoles sur l’esplanade du J4 à Marseille, face à la mer et aux chants des gabians, deux convois à l’allure bien rodée font poids lourds. Ce samedi 5 juillet, se prépare comme chaque année la marche des fiertés, qui va animer toute la journée le centre ville, dans un esprit de fête et de paix. Le soleil tape déjà bien fort sur la cité phocéenne, quelques dizaines de personnes sont sur le pied de guerre, et la fête semble émerger peu à peu. Banderoles, drapeaux et basses, l’artillerie se déploie pour laisser place à un club à ciel ouvert. Il fait de plus en plus chaud, une main qui essuie les gouttes de sueur et l’autre qui accroche la dernière banderole avec frénésie.
Il est 16h, le cortège s’élance depuis le palais Longchamp, quelques coups de klaxon pour signifier sa présence, le camion en tête de file ouvre la marche. Les drag queens saluent la foule, et les bénévoles, armés de pistolets à eau, tentent comme ils le peuvent de rafraîchir les participants. Puis le cortège descend le boulevard de la Libération, une étape incontournable de la Pride marseillaise. La musique à fond, quelques têtes surgissent des fenêtres l’air étonné, une chose est sûre, la parade ne passe pas inaperçue.
Quelques centaines de mètres avant d’atteindre le cours Belsunce, la playlist déraille, les quelque 40 000 participants se retrouvent dans la spirale des hits latino, la foule est en transe, inarrêtable et plus déterminée que jamais à faire trembler la ville. Le volume se tasse, comme la tradition le veut, une minute de silence s’impose pour rendre hommage à toutes celles et ceux qui ont combattu et qui sont tombés pour leur liberté
Drapeaux lesbiens, gays, transgenres ou pansexuels à la main, la déambulation reprend encore plus bruyante et fracassante. Le soleil tape, il est temps de gâter les friands des sons des années 2010, Katy Perry, Beyonce ou encore Nicki Minaj, tous passent sous les platines du DJ. Après plus de 3h de marche, le cortège s’arrête devant la mairie, Titanium de Sia et David Guetta se lance pour clôturer cette 32e marche des fiertés. Plus que jamais solidaire avec les communautés LGBTQIA+ voisines mises sous silence – dont la Hongrie où la Pride a été interdite cette année mais dont plus de 180 000 manifestants ont défilé malgré les sanctions annoncées par Viktor Orbán. À Marseille comme ailleurs, l’amour triomphe toujours.
THIBAUT CARCELLER
Retrouvez nos articles Société ici