dimanche 30 juin 2024
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Le jour d’après

Que pouvons-nous opposer à l’immense vague d’extrême droite qui gonfle à l’horizon et va sans doute nous immerger ? 

En trois semaines l’impensable politique est déjà arrivé. On ne résiste pas à l’odeur du pouvoir même quand la tête pue, et la droite républicaine, qui doit nombre de ses sièges au vote de barrage des électeurs de gauche, a vu son chef rejoindre le RN. Marion Maréchal a bien sûr regagné le giron familial, sa tante et Bardella, son cousin par alliance non écrite : dans la famille Le Pen, on fricote goulûment avec les pires des fascistes racistes homophobes et sexistes, mais on rejoint le bercail quand les portes du pouvoir s’entrouvrent, Tatie ayant poussé sous le tapis le grand-père borgne décidément trop antisémite. La troisième génération a le cheveux et le sourire lissés, les mâchoires acérées blanchies et blondies pour étinceler sous les projecteurs. Le côté vampire de leur dentition trop blanche séduit visiblement les adulescents élevés dans l’apologie de l’asepsie et la hantise de la disparition.

Un avenir désirable

Mais en trois semaines un sursaut inespéré s’est également produit : la gauche a scellé l’union que beaucoup attendaient et s’est munie d’un programme solide. Un contrat social renouvelé, reposant sur la solidarité avec les populations précaires et exposées, en est le moteur commun, et démonte enfin les préceptes économiques ultra-libéraux qui jettent la plupart des Français dans la précarité sinon la pauvreté, tandis que la fortune des plus riches explose hors des volumes imaginables. Réalisable et pragmatique, les mesures du NFP se fondent, comme tous les préceptes néo-keynésiens, sur la consommation réactivée des classes moyennes et populaires, et non sur les industries du luxe qui font les grandes fortunes françaises. Bref, le programme du Nouveau Front Populaire semble enfin dessiner les paysages d’un avenir désirable.   

Demain viendra

Car quel avenir désirons-nous ? Contre quelle absence de futur devront nous lutter si le RN l’emporte ?  Les cadres de l’éducation nationale ont prévenu de leur future désobéissance, les journalistes des médias publics se préparent à démissionner, la magistrature à résister, comme les fonctionnaires territoriaux et les agences régionales de santé qui refuseront, demain, de laisser mourir les étrangers sans couverture sociale. 

Au premier rang de la révolte, les artistes et festivals appellent à la mobilisation. Dans ce dernier hebdo avant le premier tour de législatives où nos vies peuvent s’effondrer, le maire de Vitrolles et le fondateur d’une association d’entraide trans et queer rappellent les ravages que produit l’extrême droite au pouvoir. Les festivals de l’été seront l’occasion de fêter leur défaite, ou d’armer ensemble nos imaginaires pour les dégager. 

AGNÈS FRESCHEL

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