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Le Mucem façon Di Rosa

Sous le titre Un air de famille, l’artiste Hervé Di Rosa lie jusqu’au 1er septembre ses œuvres et ses objets à la collection du Mucem

Quand on est le Mucem, avec une collection qui comprend plus de 250 000 objets, 350 000 photographies, 200 000 affiches, estampes et cartes postales, 150 000 ouvrages, la question se pose assez vite : comment faire pour ne pas en laisser ad vitam æternam 99% dans les réserves ? 

L’une des réponses est d’inviter des artistes contemporains de toutes disciplines à porter leur regard sur cette collection, pour choisir des objets et imaginer divers projets : spectacles, performances, expositions. Du côté des artistes plasticiens, des invitations ont fait date : l’artiste chinois Ai Wei Wei en 2018, l’américain Jeff Koons en 2021. Aujourd’hui, une autre star de l’art contemporain a été sollicitée : le Sétois Hervé Di Rosa (lire ici

Une invitation qui tombe sous le sens : le co-fondateur du mouvement de la Figuration Libre dans les années 1980, du Musée International des Arts Modestes à Sète en 2000, membre de l’Académie des Beaux-Arts depuis 2022, par ailleurs grand collectionneur d’images et d’objets « de peu », s’intéresse depuis toujours aux productions plastiques sociétales, sans se préoccuper du « bon goût » officiel. 

Hommages

C’est dans un all-over d’aplats ondulants bleu, vert, jaune, rouge, rose, orange, qui recouvre entièrement les socles, cimaises, et estrades de la Galerie de la Méditerranée qu’est scénographiée l’exposition. Signalée au-dessus de la porte d’entrée par un fronton en bas-relief coloré, présentant une foule serrée de visages à la façon Di Rosa – cartoonesque – aux yeux grands ouverts, titré Les Visiteurs

On retrouve, dans le même style, d’autres visages d’une diversité célébrée en foule compacte, sur une série titrée Marseille, trois toiles grand format peintes à l’acrylique, à l’intérieur de la salle. Un hommage au peuple marseillais, doublé d’un autre à l’architecte Rudy Riciotti, dont Di Rosa admire la résille de béton qui entoure le J4 : trois grandes feuilles verticales de métal découpées, telles de très grands pochoirs, aux dessins « di rosaesques ».

17 îlots

L’exposition se décline en 17 îlots thématiques (Sous l’eau, À table ! Armoires, Motos…), aux allusions locales nombreuses (pêche, amphores, jeux de boules…) associant à chaque fois un ou des objets de la collection du Mucem avec des objets ou des œuvres de l’artiste. Notons parmi ceux-ci, à l’entrée, une armoire d’ébéniste, d’où sort une foule spectaculaire de figurines, monstres, super-héros… appartenant à l’artiste. 

L’espace central de la galerie est occupé par la sculpture d’une vache grandeur nature, peinte, coupée longitudinalement en deux, surplombée par une cascade descendante d’une quinzaine de jougs de cornes. Plus loin, une canardière, fusil de chasseurs d’oiseaux, au canon de près de 3 m de long, surplombe deux vitrines exposant des leurres peints et sculptés par le père de Di Rosa, Marius. Une machine à laver de 1910 est mise en relation avec trois robots-totems en bois garnis de perles, de métal, peinture, etc… 

Une maquette monumentale d’une mine du Nord, l’art brut d’un mineur, Louis Garde, associée à une armoire ouverte peinte par Di Rosa et son frère Richard représentant La vie des pauvres. Et une confrontation à l’histoire de l’Art avec un grand A, par un ensemble de tableaux guerriers aux bestioles mono-œil aux lèvres pulpeuses, réalisés à partir de la fameuse Bataille de San Romano de Paolo Uccello, face à une estrade où des pupi, marionnettes siciliennes, rangées en ordre de bataille, sont prêtes à en découdre. 

MARC VOIRY

Un air de famille
Jusqu’au 1er septembre
Mucem, Marseille
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