Imaginez 45 bébés de 1 à 4 ans, marchant à peine ou pas encore, dans les bras de leur parent (presqu’exclusivement des mamans). Face à eux, tout près et à leur hauteur, deux danseuses et un musicien emploient des trésors d’intelligence pour parvenir à capter, et garder, leur attention. Miracle premier du théâtre, ils y parviennent. Et durant 45 minutes, une éternité pour un bébé ! On avait prévenu les parents : n’hésitez pas à quitter l’espace, à revenir, à suivre le rythme de l’enfant. Aucun pourtant, n’est parti, même si une est montée brièvement sur scène.
Il faut dire que le spectacle de Christine Fricker est savamment minuté : les séquences pour les yeux succèdent à celles pour les oreilles, les lumières et les rythmes changent, s’adoucissent ou s’emballent, pour calmer ou stimuler. Les formes incongrues attirent l’œil, les timbres des instrument sonnent ou claquent, les lumières, les gestes, les ombres, créent des profondeurs. Aucun récit mais les corps approchent, appellent. Lorsqu’un court instant le rythme peine, (à peine) les bébés s’agitent, veulent échapper aux bras qui les câlinent… Un vrai public décidément, qui prendra plaisir à danser sur scène à la fin, autorisé à bouger pour rejoindre l’espace magique du premier spectacle.
AGNÈS FRESCHEL
Little cailloux a été joué au Mucem les 20 et 21 février.
À venir
5 mars
Centre culturel Le Tempo, Gap
dans le cadre de Régions en scène
12 et 13 mars
Théâtre Comoedia, Aubagne