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My stolen planet: L’Iran côté faces

Farahnaz Sharifi construit à partir d’images d’archives personnelles et d’inconnu·e·s, une histoire de l’Iran depuis la révolution islamique jusqu’à nos jours

Le film s’ouvre avec Farahnaz Sharifi qui commente, en voix off, des images d’enfance floutées, retravaillées : « Nous sommes le 8 mars 1979 ; c’est le jour de ma naissance. » Les images en noir et blanc de la photographe Hengameh Golestan donnent à voir des manifestations de femmes, tête nue, pour leur liberté. « Trois semaines après la révolution islamique en Iran, surviennent les premières restrictions concernant le corps des femmes. » C’est ainsi que commence le documentaire de la cinéaste iranienne, exilée à Berlin depuis 2022, dédié « aux femmes iraniennes qui se battent pour la liberté et à la mémoire de celles qui ont perdu leur vie sur le chemin. » Un film, à la fois journal intime et témoignage sur la vie en Iran, de la chute du Shah jusqu’à nos jours. Un film qui se construit à partir d’archives personnelles et d’archines privées, d’inconnu·e·s, en super 8.  

À 7 ans, Farahnaz réalise qu’elle a deux planètes : sa maison où elle peut être elle-même, danser cheveux lâchés ; et l’extérieur, à l’école, où coiffée du hijab, on lui apprend la haine. À l’adolescence, c’est le début de ce qu’elle appelle sa « dépendance ». Elle achète son premier téléphone et désormais elle filmera tout : des cafards dans une pièce, les fêtes avec ses amis, interrompues par la police. Elle doit tout filmer. Quelques années plus tard, sa « dépendance » augmentant, elle collectionne de vieilles bobines de films en super 8 qu’elle numérise et classe : « J’achète les souvenirs des autres ! »

Images avec les traces du temps, superbes comme celles de ces femmes, libres, qui dansent. Des traces contre l’oubli. Car tout est devenu crime dans le pays : danser, la musique, la voix des femmes, l’alcool, ne pas porter le hijab, la joie… On parcourt ainsi à travers ces images d’archives un pan de l’histoire iranienne, marqué par des moments terribles et douloureux comme l’exécution de milliers d’opposants au régime, la répression des manifestants contre l’inflation, ou l’arrestation des amies de Farahnaz. Mais on voit aussi des scènes de joie collective quand on permet aux femmes d’assisteràun match de foot et qu’elles crient pour leur liberté, des moments de partage entre amies, des jeux, des chants.« Ils ont des armes, on a la solidarité ! » des fêtes familiales comme son anniversaire avant son départ en Allemagne pour une résidence d’écriture.

Si les choix d’écriture de Farahnaz Sharifi ne sont pas inédits, le montage, les images plastiquement retravaillées, sa voix remplie d’émotions, qui raconte, commente, s’indigne, font de ce documentaire un film qui laisse des traces. On en sort ému, peut-être même bouleversé et avec l’envie de se battre aux cotés de ces femmes.

ANNIE GAVA

My stolen planet, de Farahnaz Sharifi
En salles le 25 juin

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