Pour le premier opéra de sa saison, l’institution montpelliéraine frappe fort. La Vie Parisienne, grand opéra d’Offenbach, s’installera à l’Opéra Comédie du 20 décembre au 4 janvier pour six dates très attendues. Celles-ci mettront à l’honneur le livret et la partition originale de La Vie Parisienne, souvent amputé de passages pourtant cruciaux pour la compréhension de l’ensemble – et notamment de l’acte IV, dans lequel brille Madame de Quimperkaradec. C’est au Palazetto Bru Zane et à ses recherches musicologiques dédiées, entre autres, au XIXème siècle français, que l’on doit la recréation à l’Opéra de Rouen en 2021 de cette version originale malmenée, et depuis partie pour une tournée à Tours, au Théâtre des Champs’Elysées ou encore à Limoges … Comme toujours chez cet orfèvre de l’opéra bouffe à la française, on y rencontrera une foule de personnages issus du vaudeville : comtesses, baronnes, militaires, millionaire brésilien, courtisanes et autres amants, campés, entre autres, par les formidables Flannan Obé, Jérôme Boutillier, Eléonore Pancrazi … Trois heures trente de grand spectacle empruntant sa finesse mélodique à Mozart et son apparat au grand opéra à la française. Le couturier Christian Lacroix, déjà sollicité sur des costumes et décors, notamment à l’Opéra de Versailles,y signe sa première mise en scène, en collaboration avec Romain Gilbert et Laurent Delvert. Dans la chorégraphie, rassemblant huit danseurs sur scène dont son assistant Mikael Fau, la jeune Ghysleïn Lefever promet de conjuguer les multiples talents que sa carrière de danseuse, comédienne et metteuse en scène lui a permis d’aborder.
Babar et son orchestre
Un poil plus court – quarante minutes seulement – le chef-d’œuvre de Poulenc dédié à l’enfance sera également joué à l’Opéra Comédie, salle Molière. Composée pour piano, L’Histoire de Babar, le petit éléphant y sera joué dans sa version brillamment orchestrée par Jean Françaix. Le texte, facétieux et décidément intemporel, de Cécile et Jean de Brunhoff, sera interprété par le comédien Damien Robert et la comédienne et traductrice en Langue des Signes Françaises Wafae Ababou le 16 décembre à 11h et 17h.
Musiques de chambre en vadrouille
Une foultitude de concerts en petits comités sera également donnée hors les murs. Au Théâtre Bassaget de Mauguio, les bassons et contrebassons de Magali Cazal, Blandine Delangle, Arthur Antunes et Rodolphe Bernard proposeront un programme s’étendant de Vivaldi aux Beatles dimanche 17 décembre à 18h. Même jour, même heure pour le trio constitué du violoncelliste Cyrille Tricoire, de la pianiste Anne Pagès-Boisset et de la soprano Hwanyoo Lee, mais c’est cette fois-ci au Théâtre de l’Albarède à Ganges qu’une sélection plus qu’éclectique fera voyager le public du Paris d’Offenbach au Bréil d’Heitor Villa-Lobos, en passant par la mélodie coréenne de la compositrice Wonju Lee. Du 5 au 7 janvier, trois jolis programmes s’enchaîneront. La salle Jacques Brel de Prades-le-Lez accueillera le violoncelle de Pia Segerstam et la harpe d’Héloïse Dautry pour un concert tout aussi éclectique le vendredi 5 à 20h30, où l’on retrouvera notamment un extrait du ballet Maa en hommage à la compositrice Kaija Saariaho. Dimanche 7 à 16h à la salle multiculturelle de Bagnols-sur-Cèze, c’est un concert « multitimbré » que la violoniste Ekaterina Darlet-Tamazova, l’hautboïste Tiphaine Vigneron, l’accordéoniste Simon Barbaux, le contrebassiste Tom Gélineaud et le percussionniste Pascal Martin nous promettent, avec un programme explorant aussi bien l’Europe de l’est que l’Amérique latine. Le plus sage quatuor réunissant les violonistes Sylvie et Olivier Jung, ainsi que l’altiste Florentza Nicola et le violoncelliste Alexandre Dmitriev explorera des chefs d’œuvre transcrits à l’Eglise Saint-Hilaire de Mèze le dimanche 7 à 17h.
Fêter dignement la nouvelle année
C’est enfin la jeune cheffe napolitaine Clelia Cafiero qui prendra la tête de l’orchestre au Corum pour deux éditions du concert du Nouvel An, le dimanche 31 janvier à 18h et le lundi 1er janvier à 12h. La soprano Charlotte Bonnet l’accompagnera sur un programme réunissant les inévitables valses de Johann Strauss, deuxième du nom, mais aussi des pages inoxydables de Gounod – dont le célèbre Air des bijoux – et de Franz Lehár, dont l’ouverture célébrissime de La Veuve joyeuse, suivie de l’air de Vilya. De quoi donner à ce début d’année ce qu’il faut d’allant et de bonne humeur.
SUZANNE CANESSA
La Vie Parisienne, du 20 décembre au 4 janvier, Opéra Comédie L’Histoire de Babar, le petit éléphant, 16 décembre, Opéra Comédie Concerts décentralisés, 17 décembre et du 5 au 7 janvier, Maguio, Ganges et divers lieux Concert du Nouvel An, 31 décembre et 1er janvier, Opéra Berlioz, Corum