dimanche 24 novembre 2024
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Agnès Régolo présente sa création « L’Oiseau vert ». Entretien 

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L'OISEAU VERT Photo repetitions © X-DR

Zébuline. Vous créez ce 22 novembre L’Oiseau vert au Jeu de Paume (Aix-en-Provence), un spectacle qui va tourner sur de nombreuses scènes régionales…

Agnès Régolo. Oui, c’est une aventure, on est nombreux sur scène, il y a une petite série de représentations jusqu’en mai même si ma compagnie marseillaise [Du jour au Lendemain, ndlr] ne joue pas à Marseille. Il y a quelques années, une telle production était une évidence, aujourd’hui c’est une exception. Je crois que j’ai bien fait de ne pas en rabattre sur les ambitions. On a eu des temps de résidence dans les scènes et avec le Département 13 et la Région, l’État nous aide un peu au projet même si nous ne sommes pas  conventionnés mais plus émergents…

L’Oiseau vert, pièce que Gozzi a écrite à la fin du XVIIIe siècle, a été marquée, pour une génération de spectateurs, par la mise en scène féerique de Benno Besson dans les années 1980…

C’est un souvenir très très fort pour tous ceux qui l’ont vue, celui d’un théâtre enchanteur qui fait décoller de la réalité. Aujourd’hui, ces machineries, ce théâtre de masques, serait un peu kitsch. Mais j’en garde l’incroyable fantaisie de la narration, cette femme enfermée sous l’évier, cette pomme qui chante… Les personnages sont si saillants, cette méchanceté est si férocement drôle… Pour moi, la féerie n’est plus dans la machinerie, mais plutôt dans la musique, une création de Guillaume Saurel qui est aussi diverse que les moments d’enchantement, d’étrangeté, de terreur que les personnages traversent. Pour ces deux minots partis à la recherche de leur histoire, les plus grandes menaces ne sont par surnaturelles, elles viennent de leur entourage. Les femmes sont très puissantes, la statue refuse d’être humaine, et la joie se gagne, elle n’est pas donnée. La quête des jumeaux est de fait contestataire, et subversive.

Cela reste un conte, un spectacle tout public ? 

Oui, l’histoire peut être comprise par des enfants aussi, mais le conte met en jeu un monde imprévisible, une angoisse d’abandon, une femme séquestrée, des abus de pouvoirs… qui concernent clairement tout le monde aujourd’hui. Dans le texte de Gozzi il y a des parties écrites et d’autres improvisées, chaque mise en scène est de fait une adaptation et doit repenser l’écriture.  Avec Catherine Monin, on a goûté cette liberté d’écrire qui reflète la liberté des personnages, qui est  une façon de contenir leur violence, pour qu’elle ne soit que vigueur.

Votre équipe d’acteurs est aussi vigoureuse !

Oui, j’ai mes anciens, les nouveaux avec qui je travaille depuis La Dispute ou Babil, et puis deux jeunes femmes qui nous ont rejoints, Johanna et Tamara, et cette distribution très variée, mais majoritairement jeune, forme un attelage effectivement… vigoureux ! 

Votre scénographie ? 

Je voulais un lieu qui inspire un mystère, avec une simplicité de moyens, à la fois par choix économique et esthétique. J’ai choisi un espace très graphique, un trou, un rond, un œil dont plein de choses surgissent. Il y a un côté Tintin dans l’aventure, mais aussi dans la ligne claire : l’action va vite, l’espace permet de cerner les personnages, de composer de façon graphique la succession des épisodes et des lieux traversés. 

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR Agnès Freschel

L’Oiseau vert 
Du 22 au 26 novembre
Jeu de Paume, Aix en Provence

29 novembre
Le Sémaphore, Port-de-Bouc

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Béziers : l’extrême droite entre les lignes 

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Béziers l’envers du décor de Daniel Kupferstein © Daniel Kupferstein

Zébuline. Pourquoi un film spécifiquement sur Béziers alors qu’il existe d’autres municipalités d’extrême droite en France ?

Daniel Kupferstein. Je me suis installé dans la région quand Robert Ménard venait d’être élu maire de Béziers avec le soutien de l’extrême droite. Pour moi c’était plutôt un homme de gauche, le président de Reporters Sans Frontières. Lors d’un conseil municipal auquel j’avais assisté, il faisait voter une motion pour un dépôt de plainte par la ville contre une journaliste du Midi Libre et contre une directrice d’un centre d’accueil pour la petite enfance qui s’était vu retirer une subvention municipale. La directrice avait déclaré dans la presse : « avec le passé de Boris Cyrulnik, on n’allait pas rester à Béziers ». Avec, comme sous-entendu, le fait que Cyrulnik, « parrain » de la structure, a été un enfant juif caché pendant la guerre et que la municipalité de Ménard n’a pas apprécié d’être associée aux autorités qui gouvernaient alors le pays. 

Qu’attendez-vous du débat à l’issue de la projection ? 

Principalement de prendre conscience de la manière dont l’extrême droite, à travers un journal municipal, gère les villes, notamment l’opposition, dont l’expression est drastiquement limitée. Avec Le Journal du Bitterrois, désormais tiré à 80 000 exemplaires, distribué dans toutes les villes de l’agglomération, c’est à une véritable propagande que se livre Ménard, allant jusqu’à dire que l’opposition ne sert à rien. Il réalise un tout idéologique et politique. La plupart des gens sont effarés à l’issue de la projection. À chaque débat, j’en appelle à l’unité des responsables associatifs et syndicaux. Chacun·e a souvent une définition abstraite de l’extrême droite au pouvoir. Là, on est dans le concret, violent et illusoire. Si on ne se mobilise pas, on risque d’en arriver à environ 200 municipalités RN ou « droite Ciotti » sur le littoral méditerranéen en 2026.

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR LAURENT DUSSUTOUR 

Béziers l’envers du décor est projeté le 21 novembre au cinéma L’Alhambra, Marseille

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40 ans de La Maison Hantée  : Les grands esprits se rencontrent  

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La Maison Hantée © X-DR

Zébuline. Revenons 40 ans en arrière. Comment s’est passée la création de la Maison Hantée ?

Yann Doullay. Avant c’était le Café-théâtre de La Plaine. Et quand il a fermé, mon associé Rolland Siné et moi l’avons repris… c’était en novembre 1984. Lui est parti deux ans après, et moi j’ai continué avec ma mère et mon frère. 

Dès le début, il y a une ligne artistique autour du rock et du métal ?

La musique était au cœur du projet. On avait 24, 25 ans, Rolland Siné était musicien, et on connaissait beaucoup de gens qui en faisaient : de la country, du punk, du rock… Puis vers 1988-89 on a eu du reggae et enfin du hip-hop. C’était une musique nouvelle, contemporaine, et il n’y avait quasiment pas de lieux pour les accueillir. IAM a par exemple fait un de ses premiers concerts ici.

Pour fêter vos 40 ans, beaucoup d’artistes sont présents sur scène. Êtes-vous touché qu’autant de personnes aient répondu à l’appel ?  

Oui, je suis très fier de ce rendez-vous. C’est mon fils Félix qui m’a boosté pour le faire, et Mathilde également qui travaille à la Maison Hantée. C’est un travail d’équipe.

« La Maison Hantée continue »

En tête d’affiche, il y a Hakim Hamadouche. Quand il était de passage à Marseille il y a deux ans, je cherchais à le joindre pour une interview, et on m’avait que je le trouverais certainement à la Maison Hantée… quel lien entretient-il avec vous ? 

Hakim Hamadouche a fait son premier concert au Café-théâtre de La Plaine, puis a continué de jouer au tout début de la Maison Hantée. Et dès qu’il vient à Marseille, il passe ici nous saluer. 

Vous allez bientôt quitter la Maison Hantée et la laisser à une nouvelle équipe. Que ressentez-vous ? 

En 40 ans j’ai assez donné ! Je vais me reposer et revenir de temps en temps pour voir si tout marche bien [rires]. Mais c’est bien parce qu’il n’y a pas de coupure, la nouvelle équipe est dans la continuité. La Maison Hantée continue. 

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR NICOLAS SANTUCCI

La Maison Hantée fête ses 40 ans
Du 21 au 23 novembre
Marseille
Au programme :
21 novembre
Exposition photo et vidéo par J2pascal + DJ La Vague
22 novembre
Concerts : The Baïdon’s + Krakers + Silicium + Flathead+ Crache + Technopolice + Sovox + Hakim Hamadouche
23 novembre
Concerts : Bob Passion + Silver Balls + BelpheGorZ + PhantomAss + Lodi Gunz  + Catchy Peril + Rakel Traxx + DJ K666 + Nono & Karim…

[Encadré]

Robex : 40 ans de bonnes ondes
À côté de l’anniversaire de la Maison Hantée, ce week-end célèbrera aussi un autre anniversaire : celui des 40 ans de radio de Robex, animateur et producteur chez Radio Grenouille. Pour l’occasion, un plateau du 88.8 sera installé sur-place et diffusera en direct des interviews des artistes invités, et des anecdotes sur la Maison Hantée... avec Robex à la baguette. À voir ou écouter tous les soirs de 18h à minuit. N.S.

Naïssam Jalal 

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Naassam Jalal © Seka

Flûtiste vertigineuse, vocaliste, et compositrice prolifique, Naïssam Jalal brille par sa capacité à tisser des liens entre les différentes cultures musicales. Elle a reçu des récompenses prestigieuses comme le Grand Prix de l’Académie Charles Cros 2017 et les Victoires du Jazz 2019. À la tête de quatre formations, Naïssam Jalal parcourt les scènes internationales et partage avec le public des expériences intimes et émouvantes. Elle sera au Zef avec l’ensemble Rhythms of Resistance. Influencé par un « jazz presque Coltranien », le groupe composé de Mehdi Chaïb, Gabriel Gosse, Damien Varaillon, Arnaud Dolmense se nourrit d’une diversité d’apports et d’influences puisées, entre autres, dans les harmonies de la musique arabe traditionnelle.

ANNE-MARIE THOMAZEAU

23 novembre 
Zef, scène nationale de Marseille

Ça va sans dire 

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Pascale Karamazov © Fluid Corporation

Dans le cadre de son dispositif de soutien à la création Place aux compagnies, la Distillerie accueille la Fluid Corporation pour travailler sur sa pièce documentaire, Ça va sans dire. Au départ de ce projet, un questionnement sur lequel se sont retrouvées trois femmes, une jardinière, une comédienne et la metteuse en scène Pascale Karamazov : la loi du plus fort est-elle la seule qui vaille ? S’en est suivi une enquête et de nombreuses rencontres qui ont nourri leur réflexion autour de la question du lien humain et non humain. Un cheminement qu’elles portent à la scène ce vendredi 22 novembre lors de deux représentations à l’occasion de leur sortie de résidence.

CHLOÉ MACAIRE

22 novembre 
La Distillerie, Aubagne

Christine Zayed et Alexis Paul

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Christine Zayed et Alexis Paul © X-DR

C’est une invitation onirique et poétique que propose ici le Chantier de Correns. C’est autour d’une résidence artistique qu’est proposée la découvertele duo Christine Zayed et d’Alexis Paul, dont la musique est ancrée dans la tradition palestinienne. Christine Zayed baigne dès l’enfance dans les musiques arabe et palestinienne, dont elle est originaire. Après un cursus musical vertigineux, elle est aujourd’hui une référence et virtuose du qanoun, cithare sur table à cordes pincées. Alexie Paul a lui pour fils rouges de travail artistique la poésie et le détournement. À l’orgue de barbarie, effets et guitare, il accompagne l’instrument et la voix de Christine, et tous deux inventent un format hybride dans lequel poésie, performance et enregistrement rendent hommage au patrimoine culturel palestinien tout en en offrant une vision moderne et ouverte au monde.

LUCIE PONTHIEUX BETHAM

22 novembre
Le Chantier, Correns

Voix Libanaises

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Sofia Karampali Farhat © X-DR

La Cité du Livre (Aix-en-Provence) a beau être en travaux, ce n’est pas pour autant que la programmation culturelle du site s’est interrompue. Dans le cadre de la Biennale d’Aix, dont le pays invité cet automne est le Liban, la Fondation Saint-John Perse lance un cycle « pour fêter la poésie », du 20 au 28 novembre. Son premier temps fort Voix Libanaises aura lieu durant l’après-midi du 23 novembre, avec le conteur Djihad Darwich, qui livrera des histoires de sagesse et d’Orient. Au programme également, des lectures bilingues et ateliers d’écriture. Puis une table ronde animée par Iman Humaydan, en compagnie des auteurs et poètes Abbas Beydoun, Sofia Karampali Farhat et Fadi Tufayli, avec le traducteur Lotfi Nia. Entrée libre.

GAËLLE CLOAREC

23 novembre
La Manufacture, Aix

Birds on a Wire 

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Voilà maintenant plus de dix ans que l’aventure Birds on a Wire est née. Fruit de la collaboration entre Rosemary Standley (chanteuse du groupe Moriarty) et de la violoncelliste brésilienne Dom La Nena, elles ont marqué les scènes par leur hommage sensible à la musique dans toute sa diversité : rock, baroque, latino, folk… Dans leur nouveau spectacle, elles s’associent avec l’univers magique et onirique d’Étienne Saglio, pour une exploration des œuvres de Bob Dylan, Tom Waits ou Jacques Brel notamment.

NICOLAS SANTUCCI 

22 novembre
L’Usine, Istres

Festival Marseille-Frioul

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Doro Gjat © Luca Roiatti

Malgré le nom qui pourrait porter à confusion, il n’est pas question ici de l’archipel marseillais, mais d’un autre territoire, plus loin en Italie, le Frioul-Vénétie-Julienne. Porté par l’association Passaparola, ce festival entend faire le lien entre la cité phocéenne et cette région du nord-est italien, qui ont en commun leur identité affirmée, et leur ouverture vers l’étranger. Fort de ces liens, le rendez-vous propose pendant trois jours des projections (Piccolo Scorpo de Laura Samani), une rencontre littéraire avec Pierluigi Porazzi et François Thomazeau, ou encore un concert du rappeur italien Doro Gjat.

NICOLAS SANTUCCI

Du 21 au 23 novembre
Centre Michel Lévy, Molotov
Marseille

Istiqlal

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Istiqlal © Christophe Raynaud de Lage

Tamara Al Saadi est comédienne, autrice et metteuse en scène, et, depuis septembre 2023, en compagnonnage avec le Théâtre Joliette. Née à Bagdad, se trouvant coincée à Paris avec sa famille à l’âge de 5 ans, au moment du déclenchement de la guerre du Golfe en 1991, elle a grandi en France en ayant le sentiment « de n’être jamais au bon endroit, de la bonne façon ». Istiqlal qu’elle a écrit et met en scène est une pièce sur la décolonisation des corps féminins. Qui se joue autour de l’histoire de Leïla, explorant son identité et son histoire cachée, se liant à Julien, jeune correspondant de guerre, et découvrant le poids du passé à travers les femmes de son histoire familiale. Un passé qui agit le présent : Leïla n’arrive pas à avoir d’enfant, son histoire éclate dans son corps…

MARC VOIRY

Du 26 au 29 novembre
Théâtre Joliette, Marseille