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Paréidolie fait toujours bonne mine

La 9e édition de Paréidolie, salon international du dessin contemporain, s’est tenue les 27 et 28 août au Château de Servières, à Marseille

Du territoire

Qu’est-ce qu’une poule ? Si la question ne vous est jamais venue à l’esprit, une réponse était néanmoins accrochée juste à l’entrée de Paréidolie, sous forme de deux grands dessins de Jean-Jacques Ceccarelli : une poule, c’est un rythme, dans une forme. Un hommage à cet artiste marseillais, décédé en 2017, par Territoires partagés, l’une des deux galeries « du territoire » invitées du salon, en sus des quatorze internationales sélectionnées. L’autre étant Polaris, nouveau lieu d’art à Istres, qui montrait deux paysages imaginaires, réalisés à l’encre bleue, par Magali Daniaux et Cédric Pigot.

Également invitées « du territoire », deux artistes : la première, Mayura Torii, s’amusait à épuiser quelques supports à fantasmes ordinaires – couvertures de magazine de charme, jeux d’argent à gratter, tickets de caisse ; tandis que la seconde, Jeanne Susplugas, proposait un projet en « réalité virtuelle », où, muni d’un casque ad-hoc, on plongeait à l’intérieur d’un cerveau, dessiné par l’artiste.

De la figuration

Même si l’on trouvait de l’abstraction (trames, géométries, calligraphies…) Paréidolie penchait plutôt, cette année encore, vers le dessin figuratif. Quelques exemples parmi d’autres, avec la galerie Modulab de Metz et Roxane Lumeret, auteure-illustratrice de BD et de livres jeunesse, présentant des tableaux aux scènes étranges, teintées de surréalisme, couronnées, à l’issue du salon, du prix Pébéo. Ou avec les œuvres, fragiles et précieuses, de la Marseillaise Karine Rougier, lauréate du prix Drawing Now 2022, représentée par deux galeries : Espace à vendre de Nice, avec de petites boîtes à images, accrochées au mur, et Backslash de Paris, des dessins autour de l’ésotérisme, des dieux, de la nature, du corps féminin, en dialogue délicat avec ceux, plus éthérés, d’Odonchimeg Davaadorj. La galerie parisienne 8+4 présentait les scènes sadiques imaginées par Amélie Barnathan, explorant, façon Jérôme Bosch, l’inconscient torturé de jeunes filles. Ou bien encore, présentés par la galerie Bernard Jordan, les dessins noirs, hantés, angoissants, d’Odile Maarek, se référant à des contes célèbres.

De l’humour

Autre inclinaison du salon : l’humour. Et, mis à part l’ironie de Mayura Torii citée plus haut, un humour s’appuyant assez souvent sur des jeux textes-images : dans le stand de la galerie niçoise Eva Vautier, on pouvait par exemple rire (jaune) avec les décalages illustrations-légendes de Gérald Panighi, résonnant avec les petites ou grandes défaites de la vie. Espace à vendre proposait quelques propositions comiques de Thierry Lagalla, réalisant des « self-vanity (slow version) », affirmant que « L’erreur est une naine », ou examinant « l’importance du retournement lors de l’épiphanie de la saucisse ». Et, dans un registre plus pince-sans-rire, présentés par la galerie Laurent Godin, quelques œuvres de Claude Closky : le laconisme hilarant d’un « Before – After » en gommettes, ou celui de grilles de loto, cochées avec beaucoup d’application et de désinvolture.

MARC VOIRY

Paréidolie, salon International du dessin contemporain s’est tenu les 27 et 28 août, au Château de Servières, à Marseille.

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