jeudi 5 septembre 2024
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Paréidolie, incontournable ! 

Pour sa 11e édition, le salon international du dessin contemporain à Marseille, a confirmé son statut de rendez-vous majeur de la rentrée culturelle marseillaise en arts visuels

Pendant trois jours, le salon, organisé par l’association Château de Servières, a mis à l’honneur une diversité des médiums sur papier. Offrant aux visiteurs une immersion complète dans le monde du dessin contemporain, et permettant de découvrir une grande variété de techniques s’exprimant exclusivement sur le délicat support du papier. L’événement était ponctué d’un programme de rencontres, de visites et de débats, s’inscrivant dans le cadre du lancement de la Saison du Dessin qui se déploie tout l’automne dans une trentaine de lieux partenaires de Montpellier à Monaco. Sous la nouvelle présidence de Catherine David – commissaire d’exposition et historienne de l’art – la sélection 2024 de Paréidolie se caractérisait par un renouvellement des galeries, une présence européenne et de nouvelles venues aux côtés des fidèles du salon. On déambulait avec plaisir au sein des différents espaces, orchestrés d’une main de maître par Martine Robin, Françoise Aubert, Michèle Sylvander et toute l’équipe du Château de Servières. Chaque œuvre de la cinquantaine d’artistes présenté·e·s avait son espace d’expression sans déborder sur un autre, témoignant de l’expérience des galeristes à aménager les espaces qui leur étaient alloués avec équilibre. 

Un florilège de style

Au détour d’une allée, on était séduit par les œuvres de Charles-Elie Delprat, représenté par la jeune galerie parisienne Ingert. Formé à la gravure, l’artiste associe le dessin et le collage sur des papiers rares. Son traitement figuratif allie sens du détail et larges surfaces teintées de couleurs. L’ensemble crée des paysages de grands espaces qui évoquent ses souvenirs de voyage en France, en Espagne ou en Italie. 

La galerie Eric Dupont, habituée du salon, a présenté quatre artistes aux sensibilités diverses. Au milieu des grands nénuphars en pigment sur papier de Katarzyna Wiesiolek et du chien solitaire de Damien Cabanes, on notera la présence des petits formats de Willis Kezi. Artiste d’origine congolaise, elle dessine des corps de femmes noires sur des sacs en kraft qu’elle récupère dans les commerces. On identifie dans cette démarche la tradition africaine d’utiliser des matériaux de récupération, et deviennent le support d’une critique de la marchandisation du corps des femmes. Des petits formats qui délivrent un grand message plus que jamais d’actualité. 

Dans un autre style, on ne pouvait pas ignorer les grands formats de l’artiste Claire Vaudey, représentée par la galerie Dilecta. Ses couleurs appliquées à la tempéra (technique de peinture), sur lesquelles elle imprime en sérigraphie, sont saisissants. Sa série « Espace clos », qui rend hommage aux jardins clos de la Renaissance italienne, crée des effets de matière qui livrent de subtiles profondeurs dans des compositions architecturales graphiques.

Un regard sensuel

Pour se remettre de toutes les émotions que nous procuraient les œuvres, on pouvait prendre un café au bar et en profiter pour jeter un coup d’œil par-dessus l’épaule d’un(e) ami(e) et lorgner l’entrée discrète d’un espace dédié au dessin érotique. Là se cachait les dessins de Ellande Jaureguiberry, Celia Hay, ou Jean-Baptiste Monteil, illustrant la sensualité, l’étrangeté, voire même la peur, dans notre rapport à la sexualité.
On a hâte de retrouver le salon Paréidolie l’année prochaine ! D’ici là, on peut d’ores et déjà se rendre les 21 et 22 septembre prochains au parc Longchamp pour profiter du festival Marcel Longchamp, au cours duquel le Château de Servières continue de porter des projets en arts visuels, en organisant, dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine (JEP), une exposition d’œuvres d’art autour du thème « Il murmure ».

GOMBO
Artiste visuel 

Paréidolie s’est tenu du 30 août au 1er septembre au Château de Servières, Marseille.

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