mercredi 2 octobre 2024
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Quand Chaplin joue Chopin

Le pianiste François Chaplin était l’invité de la Société marseillaise des amis de Chopin pour un récital romantique.

La salle Musicatreize est recueillie tandis que François Chaplin, pianiste à la carrière internationale, interprète sur un piano à queue Steinway and Sons les 4 impromptus op 90 de Franz Schubert. Dans l’Allegro molto moderato, il semble s’adresser au ciel dans une incantation. La mélodie voyage entre majeur et mineur dans une litanie poignante. Chaplin, ponctue, suggère, retient avec une élégance que les compositeurs qu’il affectionne auraient salué. Schubert est un confident confie à son public le pianiste aux faux airs de Jean-Louis Trintignant jeune. Il remercie les organisateurs pour « l’acoustique exceptionnelle » de la salle.

Le récital était organisé par la Société Marseillaise des amis des Chopin (Smac). Fondée il y a deux ans, elle s’est donnée comme mission de faire entendre de grands pianistes et les talents de demain. « Il n’y avait pas à Marseille de saison dédiée au piano. Ce n’était pas imaginable » explique sa responsable Agnès Viotollo.

Maître Barbizet
Les soirées de la Smac se déroulent en deux temps : à 18h30, un avant-concert en entrée libre permet de faire découvrir de jeunes artistes prometteurs suivi d’un concert avec de grands interprètes. La société a aussi créé le concours international Pierre Barbizet à l’initiative de Yann Barbizet, fils de l’immense pianiste et directeur illustre du conservatoire qui porte son nom.

Chaplin enchaîne avec Chopin dans un programme de Trois Valses op 34 et 4 Mazurkas op 24, l’occasion d’expliquer que si les deux danses sont à trois temps, l’accent est sur le premier temps pour la valse et sur le second pour la mazurka : « Lorsque j’ai joué pour la première fois en Pologne et que j’ai vu des jeunes filles danser, j’ai compris l’importance de cette impulsion ».

Chaplin a le Chopin gai. Il sourit avec tendresse quand il l’interprète et même dans le Nocturne op posthume en ut dièse mineur qui fait frémir la salle. Et puis ce sera la Barcarolle op 60 œuvre ultime avec ses Forte finaux magistraux que Chopin joua en concert quelques jours avant sa mort. Chaplin dédie son bis, l’Allemande de Jean-Philippe Rameau au « Maître Barbizet, homme d’exception qui [l]’a tant inspiré ».

ANNE-MARIE THOMAZEAU

Concert donné par François Chaplin le 11 avril, 
à la salle Musicatreize, Marseille.
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