Les deux pôles de Toulon et Ollioules aiment à thématiser leur programmation en variant les genres et en alliant spectacles, projections et tables rondes. Depuis mars, l’exposition Les travailleurs de la mer fait le lien entre la thématique maritime précédente et l’actuelle ; en avril le spectacle de Thomas Quillardet a exploré les salles de rédaction de TF1 au moment de la privatisation, tandis que celui de Tiago Rodrigues plongeait dans La mesure de l’impossible des travailleurs humanitaires en pays en guerre. Le 15 mai la projection des Petites danseuses s’attachera au difficile apprentissage des petites ballerines de l’Opéra de Paris.
Après avoir exploré ces marges du travail artistique, médiatique et humanitaire, le théma plonge au cœur de problématiques plus générales pour, le 14 mai, explorer les (r)évolutions à l’œuvre dans le territoire toulonnais, démonter les idées reçues sur la paresse des jeunes ou la fin du salariat, et donner la parole à des DRH et PDG qui défendent l’innovation en management. À l’heure où l’Express étiquette la « bienveillance » et les « soft skills » comme des « délires du management », le débat s’avère nécessaire ! Qui donc préfère la malveillance ?
Spectacles
C’est avec deux spectacles mettant en scène des individus en train d’inventer de nouvelles voies, émancipatrices, que le théma se poursuit, pariant sur la créativité, la participation et le dialogue. Bérangère Warluzel, sous le regard de Charles Berling, incarne Maria Montessori, qui a bouleversé le travail des enseignants, l’apprentissage (le travail ?) des enfants (du 14 au 17 mai, Théâtre Liberté). Châteauvallon reçoit le 16 mai Coupures, un spectacle de Paul-Éloi Forget et Samuel Valensi, où six comédien·ne·s interrogent le pouvoir politique et financier, avec participation active du public. La politique, si elle n’est pas un métier, est-elle un travail ?
Le théma se poursuit jusqu’au 29 mai avec, en particulier, un spectacle radiophonique autour de Léon Blum, inventeur des congés payés. Et, bien sûr, une soirée Ken Loach.
AGNÈS FRESCHEL
Oh ! Travail…
Jusqu’au 29 mai
Scène nationale Châteauvallon-Liberté
Toulon, Ollioules