vendredi 3 mai 2024
No menu items!
spot_img
AccueilNos critiquesSur les traces du lien

Sur les traces du lien

La marche, qui n’a pour Joanne Leighton rien de linéaire, est au centre des chorégraphies de Traces et Songlines, deux pièces présentées au Zef ce 9 février

Au Zef à Marseille, le 9 février, la chorégraphe Joanne Leighton présente à nouveau le fruit de son travail commun avec les jeunes danseurs et danseuses de la formation professionnelle Coline. Traces, créée en 2024, ce sont treize interprètes qui cherchent à créer du lien tout au long de leur performance. Au départ c’est une danseuse qui entame sa marche, si caractéristique des créations de Leighton, et qui tourne en rond alors que les autres battent la mesure de ses pas. Puis elle est rejointe par d’autres, avant que ce soit par tout le monde et que la scène entière devienne un jeu de spirales et de cercles hypnotiques.

Un fil qui se tend et se distend
D’abord les corps ne font que se croiser. Lorsqu’ils se frôlent, les yeux se regardent et le contact visuel perdure un temps alors que les individus s’éloignent pour poursuivre leurs routes respectives. Ensuite, les jeunes se prennent la main par groupes de deux, laissant certains seuls dans leurs rondes. Une ronde collective naît pourtant, ainsi qu’une lente marche où les treize protagonistes avancent dans les pas des autres, sans jamais se marcher dessus. À travers l’alternance des rythmes courts et longs, des jeux d’espaces et des changements musicaux, la chorégraphie met en scène l’histoire d’un lien qui se fait et se défait. C’est grandiose et les nombreux applaudissements lancés par le public ne laissent aucun doute sur le pouvoir de séduction de cette pièce.

Après un court changement de plateau, une seconde représentation démarre directement à la suite de Traces. Il s’agit de Songlines un spectacle de la compagnie WLDN de Joanne Leighton et dont le titre se réfère aux « sentiers chantants » de la cartographie aborigène d’Australie. Les huit danseurs et danseuses font preuve d’un lien plus fort avec le sol que dans la précédente représentation, et pour cause, le but est de mettre en avant le rapport avec la terre et l’environnement. Si la chorégraphie est cohérente, elle reste moins prenante que celle des jeunes de la formation Coline, mais pas facile pour des danseurs·euses de métier de passer après tant d’enthousiasme et d’implication. À noter toutefois la place intéressante du chant dans la représentation.

RENAUD GUISSANI

Traces et Songlines ont été données au Zef, scène nationale de Marseille, puis le 13 février au Théâtre Liberté, scène nationale de Toulon.
ARTICLES PROCHES
- Publicité -spot_img

Les plus lus