jeudi 14 novembre 2024
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Taxi father

S’engouffrant dans une singularité juridique japonaise, Guillaume Senez offre avec Une part manquante un drame parental qui sonne juste.

Jusqu’à récemment au Japon, en cas de divorce, l’autorité parentale était donnée uniquement à un parent, souvent la mère. Une particularité qui a pris fin en mai 2024. Alors qu’il présentait en 2018 à Tokyo son film, Nos défaites, le cinéaste franco-belge Guillaume Senez,choqué par cette situation, a eu envie d’écrire un scénario sur ce problème. Ce sera Une part manquante.

Sillonner la ville

Un homme parcourt en voiture les rues de Tokyo, la nuit. Son visage, en gros plan, montre un être rongé de l’intérieur. C’est un français, Jay, incarné par Romain Duris. Il rentre chez lui où il retrouve son petit singe, Hamza-San. Il est dans une grande solitude, rompue seulement par les appels vidéo de son père qui se réjouit de la vente prévue de sa maison à Tokyo et de son retour en France. La route de Jay va croiser celle de Jessica (Judith Chemla) une jeune mère française en souffrance que son mari japonais et la loi, empêchent de voir son enfant. Elle manifeste en hurlant sa douleur, ignorant qu’au Japon, il faut être patient, ne pas entrer en conflit. Jay s’est imprégné de tous ces codes : il parle japonais, connaît la ville qu’il parcourt sans cesse dans son taxi, se rend au sento (bain public). Ancien chef cuisinier, il est devenu chauffeur de taxi pour sillonner la ville dans l’espoir de retrouver sa fille, Lily, dont il est privé depuis 9 ans – il refuse de divorcer ce qui signifierait qu’il renonce à l’autorité parentale… Là, il est à bout, prêt à renoncer, à quitter le Japon, à tourner la page, à ne plus jamais revoir Lily. Sa rencontre avec Jessica, si déterminée va le faire changer d’avis.

Une mise en scène soignée, les images réussies de la talentueuse directrice de la photographie Elin kirschfink. Une interprétation parfaite des personnages que ce soit Romain Duris, qui s’exprime en japonais, Judith Chemla, qui donne toute son énergie désespérée au personnage de Jessica ou la jeune Mei Cirne-Masuki dont c’est le premier rôle. Guillaume Senez réussit un film touchant qui évite les clichés et l’exotisme. « J’avais peur de tomber dans des images d’Epinal. Je souhaitais une vraie immersion. » Un seul bémol : la musique d’Olivier Marguerit, qui souligne parfois un peu trop les images… à chacun de se faire son avis.

ANNIE GAVA

Une part manquante, de Guillaume Senez
En salles le 13 novembre

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