L’été est là. Et bien là. À l’inflation des prix et des températures, s’ajoute celle des propositions culturelles. Du village des Cévennes au littoral azuréen, du Briançonnais à la côte languedocienne, pas une localité de notre grand Sud-Est ne se dispense d’offrir aux publics, résidents ou vacanciers, spectacles et expositions. Parfois en accès libre ou à prix responsables, même si la notion de gratuité, ici ou là, est remise en question. Le jazz, le classique, les musiques électroniques et dites du monde se taillent la part du lion quand les festivals d’Avignon trustent le spectacle vivant. Les arts visuels ne sont pas en reste, des Rencontres d’Arles aux multiples musées et galeries qui émaillent le territoire. Dans le catalogue des têtes d’affiche et des artistes confirmé·es, l’émergence et la découverte doivent jouer des coudes pour espérer un projecteur ou une cimaise. Nul doute que l’estivant curieux ou éclairé saura les dénicher. Zébuline existe pour vous y aider. Après un premier numéro spécial largement apprécié, notre équipe sur ressort a concocté une publication encore plus fournie pour vous guider jusqu’aux derniers jours de la saison. Une saison ouverte par une séquence électorale inédite, qui a vu des certitudes s’effondrer. Devenu simple formalité pour les présidents de la République en place depuis 2002, le scrutin législatif a recouvré son autonomie légitime.
La Macronie mérite sa déroute
À force de réduire le rôle de la représentation nationale à une chambre d’enregistrement aux ordres d’un pouvoir jupitérien déconnecté et méprisant envers les souffrances populaires, la Macronie mérite sa déroute. À force de jouer avec le feu nationaliste et identitaire, elle a déroulé le tapis rouge aux pires forces réactionnaires qu’elle feint de combattre. À trop alimenter la confusion idéologique jusqu’aux fondamentaux mêmes qui régissaient le pacte républicain post-Vichy, elle a trahi celles et ceux qui n’avaient eu d’autre choix que d’ériger son champion en ultime recours en 2017 comme en 2022. Vingt-sept des quatre-vingt-neuf député·es du Rassemblement national ont été élu·es par nos cousin·es, voisin·es, ami·es… en Paca, dans le Gard et l’Hérault. Réunies sous une même bannière pour la première fois dans l’histoire récente du mouvement progressiste, les familles du bloc populaire, écologique et social ont fait mieux que résister. Elles sont le principal point d’appui politique pour reconstruire une ambition émancipatrice et égalitaire dans le pays. Un pays dont les gouvernants visés par des accusations de violences sexuelles et sexistes n’auraient pas droit de cité. Un pays, une société dont la culture de service public serait le creuset et le ferment.