dimanche 25 août 2024
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Une édition marquée par les J.O. et la dissolution ? 

La sénatrice socialiste Karine Daniel tire la sonnette d’alarme concernant la fréquentation du Festival d’Avignon, In et Off, et alerte sur les conséquences pour les compagnies

Avancé en raison des Jeux olympiques, le Festival d’Avignon 2024 a commencé hors vacances scolaires, et les élections législatives issues de la dissolution ont eu lieu lors de ses deux premiers week-ends. Des contraintes externes qui ont porté un coup à la fréquentation du Festival, selon la sénatrice socialiste Karine Daniel, rapporteure du budget Création et membre du groupe d’étude sur les festivals en région au Parlement. Elle dénonce une baisse de fréquentation de 10% pour le In, et allant jusqu’à 50% pour certaines compagnies se produisant dans le Off.

Des chiffres non confirmés

Tout en admettant que la conjoncture ne leur est pas favorable, les organisateurs du In se disent cependant incapables de confirmer le chiffre avancé par la sénatrice, n’ayant pas encore réalisé leur premier bilan. Du côté d’AF&C, l’association coordinatrice du Off, son codirecteur Harold David reconnaît une baisse « significative » sur la première semaine, mais explique lui aussi ne pas pouvoir la quantifiée – le Off n’ayant pas de billetterie centralisée. Une baisse en partie anticipée par l’association puisque la majorité des adhérents avaient voté pour un début du Off non pas le 29 juin en même temps que le In, mais le 3 juillet, plus proche des vacances scolaires. « En tant que structure coordinatrice, on a insisté pour que le Off commence le plus tard possible » explique le codirecteur, précisant qu’AF&C n’a pas de pouvoir de contrainte sur les théâtres et les compagnies qui ont décidé de débuter plus tôt : « Le Off est l’espace de la liberté ». Pour ce qui est des élections, évidemment non prévues dans l’organisation, Harold David explique avoir vu « un frein très net » dans les ventes à l’annonce de la dissolution.

Mais outre cette première semaine, « aucun signe ne laisse penser qu’il va y avoir une baisse globale des fréquentations » sur l’ensemble du Festival, tempère-t-il. D’ailleurs, les ventes sur la plateformes Ticket’Off (qui commercialise 10% de la totalité des places à la vente) sont supérieures à celles de l’année dernière à la même période. 

Des conséquences à l’année

Mais le mal est déjà fait, à en croire Karine Daniel. « Les compagnies nous l’ont dit, elles ont loué des salles et des hébergements sur une semaine à perte, ce qui creuse leur déficit et entame la rentabilité de leur investissement ». C’est là le nœud du problème pour la sénatrice selon laquelle « le Festival d’Avignon a un rôle moteur dans toute l’activité du secteur à l’année, c’est un peu un salon du théâtre où [les programmateurs] viennent faire leurs repérages ». 

Face à ces constats, la socialiste estime que « les compagnies et les opérateurs impactés sont légitimes à demander des compensations de la part de l’État et des régions qui ont à cœur de garder une programmation vivante dans leur territoire». 

CHLOÉ MACAIRE

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