mercredi 2 octobre 2024
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Zébuline soutient le mouvement contre la réforme des retraites

Le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans imposerait à la France un bond en arrière de plus de quarante ans. Un projet de loi dont l’esprit contre-révolutionnaire rivalise avec les textes les plus rétrogrades votés au cours des dernières décennies sous des gouvernements de droite libérale. Il n’y a d’ailleurs qu’à observer qui le soutient pour se convaincre des intérêts qu’il entend servir. N’en déplaise au ministre du Travail Olivier Dussopt, que ses origines politiques transforment en transfuge de classe. Depuis plusieurs semaines, à travers une mobilisation à l’ampleur inédite depuis le mouvement contre le plan Juppé en 1995, l’écrasante majorité des Françaises et des Français exprime son refus de se voir voler deux années de vie non travaillées. Et la solidité de l’unité syndicale de constituer elle aussi un événement historique dans le feuilleton des luttes sociales qui ont marqué le pays. Malgré ces éléments à même de mettre en doute, à défaut de la justesse, la légitimité d’une réforme, le pouvoir macroniste, inspiré par ses alliés naturels « Républicains », refuse toute concession. Mentant éhontément sur sa disposition à discuter avec les représentants des salarié·es qu’il refuse avec obstination de recevoir ne serait-ce que pour décrisper un conflit en mesure de se durcir. 

Revitalisation démocratique
Dans la continuité du vote bloqué au Sénat précédé par une parodie de débat à l’Assemblée nationale, la minorité gouvernementale s’enfonce dans la pratique autoritaire d’un parlementarisme dévoyé. Quelle que soit l’issue de cette séquence législative, le fonctionnement de nos institutions en sortira asséché. Au regard des contestations populaires qui butent sur le mur du mépris politique depuis la présidence de Nicolas Sarkozy, notre constitution ne peut plus être dispensée d’une refonte de ses logiques de représentation. Qu’on la nomme VIe République ou non, un processus constituant qui garantisse l’intervention citoyenne la plus large à tous les échelons décisionnaires semble la condition sine qua non d’une revitalisation démocratique. L’espérer de la part de ce gouvernement s’avérant illusoire, la mobilisation sous toutes ses formes demeure l’option la plus légitime pour stopper ses rêves de régression.

LUDOVIC TOMAS

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